L'UE enquête sur l'ambassadeur en Égypte en tant qu'envoyé spécial pour la Syrie

BRUXELLES, 11 novembre (EUROPA PRESS) –

Les États membres de l'Union européenne étudient la possibilité de nommer l'ancien ambassadeur de l'UE en Égypte, Christian Berger, comme envoyé spécial pour la Syrie, dans le contexte d'un possible changement de position de l'UE à l'égard de Damas, après plus d'une décennie de relations gelées par l'éclatement de la crise. la guerre civile après les révoltes des printemps arabes.

Le nom de Berger, un diplomate autrichien qui fut le plus haut représentant de l'UE en Egypte et auparavant en Turquie, est sur la table, ont confirmé des sources diplomatiques à Europa Press. La décision appartient au chef des Affaires étrangères de l’UE, même si la décision est généralement prise en harmonie avec les 27.

Il y a quelques semaines, le Service européen pour l'action extérieure (SEAE) a confirmé que le Haut Représentant envisageait de nommer un envoyé spécial pour la Syrie et a confirmé que des consultations étaient en cours, même si les sources consultées indiquent qu'il n'y a toujours rien de concret, donc c'est probablement le prochain la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, qui assume cette nomination.

Cette étape des 27 s'accompagne d'un débat de fond suite à l'intérêt d'un groupe de pays de l'UE à reprendre les relations avec le régime de Bachar al Assad, plus d'une décennie après le début de la guerre civile. En particulier, une série de pays comme Chypre ou l'Italie souhaitent que la Syrie soit déclarée zone de sécurité et puisse coopérer pour accueillir les réfugiés et les migrants qui se trouvent en Europe.

Ainsi, le SEAE et la Commission européenne sont plongés dans cette réflexion, même si tout changement dans la position de l'UE s'accompagnerait d'une série de débats au niveau des 27, puisque tous les États membres ne soutiendraient pas ce changement.

C'est en juillet dernier qu'un groupe de huit États membres a mis sur la table la nécessité d'avoir une politique « plus active, plus axée sur les résultats et plus opérationnelle » à l'égard de la Syrie, après avoir reconnu que la situation « n'a pas bien vieilli ».

Dans une lettre, l'Autriche, la Croatie, Chypre, la République tchèque, la Grèce, l'Italie, la Slovaquie et la Slovénie ont alors exigé la nomination d'un envoyé spécial pour reprendre les relations avec l'ambassadeur syrien à Bruxelles et entretenir une sorte de liaison avec Damas, ce qui impliquerait un assouplissement la politique de non-relations que l’UE maintient depuis 2011.

La Commission européenne s'est ouverte il y a quelques mois à explorer des formules permettant le retour volontaire des réfugiés syriens dans leur pays d'origine, alors qu'Ursula von der Leyen a défendu une « approche structurée » du retour volontaire. Le changement de l'UE interviendrait après que la Ligue arabe ait décidé de réadmettre Damas en 2023, après avoir été expulsée de l'organisation en 2011 en raison de la répression des manifestations et du déclenchement de la guerre civile.