BRUXELLES, le 15 déc. (EUROPA PRESS) –
L’Union européenne a critiqué ce jeudi la condamnation « disproportionnée » du maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, assurant qu’elle confirme « le manque systémique d’indépendance de la justice ».
Le Service d’action extérieure de l’UE, dirigé par le haut représentant pour la politique étrangère, Josep Borrell, a indiqué que la condamnation du chef de l’opposition, le Parti républicain du peuple (CHP), constitue « un revers majeur pour la démocratie en Turquie » et a assuré qu’il est « disproportionné ».
« Cela confirme le manque systémique d’indépendance du pouvoir judiciaire et la pression politique indue sur les juges et les procureurs en Turquie », a-t-il souligné. Imamoglu a été condamné mercredi à deux ans et sept mois de prison pour avoir insulté des membres du Conseil électoral suprême (YSK) du pays.
En outre, alors qu’elle intervient à quelques mois des élections présidentielles, l’UE regrette qu’elle porte atteinte à la liberté et à l’égalité des chances lors des élections, soulignant que la condamnation est « particulièrement significative » dans le contexte de la politisation du système judiciaire turc système.
« La Turquie doit inverser le recul continu en termes de droits de l’homme et d’État de droit », a déclaré la diplomatie communautaire dans son communiqué.
Ce jeudi, les principaux leaders de l’opposition ont promis de « mettre fin à la tyrannie » et de former une coalition au niveau national pour remplacer le président, Recep Tayyip Erdogan. Le maire actuel a remporté la mairie d’Istanbul par une faible marge lors des élections de mars 2019, au cours desquelles il a affronté un allié d’Erdogan.
Les résultats ont été rejetés par les autorités compétentes et, après un nouveau vote en juin 2019, il a gagné avec une plus grande marge, ce qui a constitué un grave revers pour le président et le parti au pouvoir.