Une nouvelle série de sanctions contre la Russie se dessine en prévision de la rencontre entre Trump et Poutine à Budapest
BRUXELLES, 17 octobre (EUROPA PRESS) –
Les ministres des Affaires étrangères des 27 discuteront lundi du rôle de l'Union européenne dans la stabilisation de la bande de Gaza, compte tenu de l'opportunité ouverte par l'accord de paix conclu par le président des États-Unis, Donald Trump, qui prévoit le départ de l'armée israélienne, le désarmement du Mouvement de résistance islamique (Hamas) et la mise en place d'un gouvernement technocratique dans l'enclave.
Lors de la première réunion des Affaires étrangères depuis la signature historique du sommet de Charm el-Cheikh (Égypte), l'UE abordera sa contribution à la nouvelle situation à Gaza, en accordant la priorité au soutien des efforts humanitaires afin que l'aide soit distribuée à grande échelle par des acteurs internationaux tels que l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), en plus de soutenir les efforts de stabilisation à travers la réactivation de ses missions civiles dans le au passage de Rafah et en Cisjordanie.
L'UE envisage avec « espoir » la nouvelle ère qui s'ouvre dans la bande de Gaza, malgré les défis posés par certains points du plan de Trump, comme le démantèlement du Hamas et l'établissement de nouvelles autorités à Gaza. « Il y a mille problèmes mais au moins il y a un rayon de lumière », affirme une source diplomatique à propos des progrès réalisés dans la consolidation d'un cessez-le-feu après plus de deux ans de conflit.
De cette manière, les 27 concentrent leurs efforts sur l'amélioration de la situation humanitaire et la conduite des travaux de reconstruction dans la bande de Gaza. Dans ce processus, l'UE maintient son ferme soutien à l'Autorité palestinienne pour qu'elle joue un rôle important dans la nouvelle ère qui s'ouvre dans la bande de Gaza, alors qu'il existe encore de nombreuses inconnues sur les forces internationales de stabilisation proposées par le plan de Trump et qui, pour le moment, ne seraient pas impliquées dans une mission « ad hoc » de l'UE.
« Le rôle de l'UE dans la région ne dépend pas du plan de Trump. Commençons par là. L'UE est un acteur actif dans cette région depuis longtemps », soulignent des sources diplomatiques, soulignant l'importance de l'implication d'autres acteurs, comme les États-Unis et les pays du Golfe, dans le financement de la reconstruction.
LES SANCTIONS DE L’UE PARKS CONTRE ISRAËL
L'UE suspend pour le moment l'adoption de sanctions contre Israël en raison du nombre élevé de morts civils dans la bande de Gaza, plus de 67 000, et du blocus humanitaire qui a provoqué une situation catastrophique dans l'enclave palestinienne. Tous attendent l’accord scellé par Trump pour consolider la paix et générer un horizon politique pour la création de l’État palestinien.
Face à l'insistance ces derniers mois de pays comme l'Espagne, l'Irlande ou la Belgique, qui a conduit l'UE à proposer l'annulation du volet commercial de l'accord d'association avec Israël, certaines délégations défendent le maintien de la pression sur tous les acteurs et que ces mesures ne soient pas retirées de la table. D’un autre côté, d’autres États membres insistent sur le fait que ce n’est pas le moment de débattre de questions théoriques, mais plutôt de soutenir les autorités palestiniennes dans le défi de reprendre le contrôle de Gaza.
De nouveaux progrès sont prévus pour d'éventuelles sanctions contre les personnes qui boycottent la sortie diplomatique et la viabilité des deux États, auxquelles l'UE continue d'envisager de réagir si la situation s'aggrave.
SANCTIONS CONTRE LA RUSSIE ET SOMMET DE LA PAIX EN UKRAINE
La guerre en Ukraine sera également à l'ordre du jour de lundi, un rendez-vous qui intervient après la visite du président ukrainien Volodimir Zelensky et l'annonce par Trump de rencontrer le président russe Vladimir Poutine à Budapest, au milieu de doutes sur le déroulement du sommet face au mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale.
« Si Poutine atterrit, il devrait y avoir des conséquences logiques étant donné qu'il est recherché. Si la Hongrie ne le fait pas ? Cela n'aide pas, mais malheureusement, personne ne sera surpris si les Hongrois n'arrêtent pas Poutine », admet une source européenne.
Au milieu de l'euphorie suscitée par l'accord de paix pour Gaza, l'administration nord-américaine s'est donné pour priorité de mettre fin au conflit en Ukraine et a menacé de fournir des missiles à longue portée à Kiev si Moscou n'acceptait pas de négocier prochainement un accord de paix.
Quoi qu'il en soit, du côté de l'UE, il y a encore du scepticisme quant à la volonté de négocier de la Russie, qu'ils accusent de continuer à attaquer des cibles civiles dans le pays voisin et de maintenir ses objectifs maximalistes et ils soulignent que tout accord doit avoir le soutien de l'Ukraine et respecter son intégrité territoriale et son indépendance.
Ainsi, les ministres européens des Affaires étrangères poursuivront leurs débats sur le 19e cycle de sanctions contre Moscou, un cycle qui attaque particulièrement le secteur énergétique russe, et que le bloc espère approuver la semaine prochaine après avoir surmonté les réticences de la Slovaquie et de la Hongrie, les deux États membres les plus sympathiques à Poutine et qui continuent également d'avoir une grande dépendance aux hydrocarbures russes.