L'UE condamne les condamnations à mort des dirigeants du corps politique du M23 et des émeutiers congolais

MADRID, 10 août (EUROPA PRESS) –

L'Union européenne a condamné les condamnations à mort prononcées par la justice de la République démocratique du Congo contre les dirigeants de l'Alliance du fleuve Congo (AFC), considérée comme l'organe politique des milices du Mouvement du 23 mars, et contre un groupe de pro- des émeutiers gouvernementaux qui ont attaqué la résidence de l'ancien président Joseph Kabila, que l'actuel président Félix Tshisekedi accuse d'être à l'origine de cette organisation.

Tshisekedi a porté ces accusations, sans donner plus de détails, lors d'un entretien accordé mardi dernier à une radio privée au cours duquel il a évoqué la situation sécuritaire critique dans la province du Nord-Kivu, au nord-est du pays, théâtre depuis des mois d'une offensive de le M23 pour défendre, affirme le groupe, les Tutsis congolais qui ont quitté le Rwanda pendant le génocide des années 1990.

La situation s'est encore compliquée lorsqu'en décembre dernier, l'ancien président de la commission électorale congolaise Corneille Nangaa a annoncé la constitution de l'AFC, un corps politique dont font partie ces milices et que le gouvernement congolais ne reconnaît pas du tout.

Dans une décision rendue jeudi, un tribunal militaire de Kinshasa-Gombe a condamné à mort Nangaa et 25 accusés – dont 21 « par contumace » – pour crimes de guerre, participation à un mouvement insurrectionnel et trahison. En outre, le même tribunal a également condamné à mort six membres des Forces du progrès, une faction du parti de Tshisekedi, pour « tentative de meurtre » lors d'une attaque contre la résidence de l'ancien président Kabila le 31 juillet.

Face à cette situation, l'Union européenne a protesté contre ces jugements et a rappelé aux autorités congolaises « la nécessité de garantir le droit à un procès équitable et le respect des droits des accusés, conformément aux obligations du droit international auxquelles la République a souscrit ». . République Démocratique du Congo ».

L'UE réitère également « sa totale opposition à la peine de mort, en toutes circonstances », estimant qu'elle est « incompatible avec le droit inaliénable à la vie et qu'elle est cruelle, inhumaine et dégradante, qu'elle représente le déni suprême de la dignité humaine, qu'elle ne parvient pas à dissuader actes criminels et rend les erreurs judiciaires irréversibles.

« L'UE exprime ses profondes craintes face à cette détérioration de l'État de droit, surtout si les exécutions avaient lieu dans un pays qui avait jusqu'ici choisi de maintenir un moratoire sur les exécutions capitales », conclut le communiqué.