L’UE condamne la « des menaces » contre le procureur général et trois juges du TPI


Archive – Siège de la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye – Europa Press/Contact/Rohan Radheya – Archives

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MADRID, le 22 mai. (PRESSE EUROPÉENNE) –

Le haut représentant de l’UE pour la politique étrangère, Josep Borrell, a condamné la « des menaces » contre le procureur en chef de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, et trois de ses juges après le mandat d’arrêt émis contre le président russe Vladimir Poutine, accusé par la cour d’avoir facilité la déportation forcée d’enfants ukrainiens vers le territoire russe.

« Toute action russe contre le mandat de la CPI et toute tentative d’intimidation des personnes impliquées dans l’enquête de la CPI sur les crimes internationaux commis en Ukraine est politiquement motivée, infondée, injustifiée et inacceptable. Ils sont une nouvelle expression du mépris du Kremlin pour le droit international. »a souligné Borrell dans un communiqué.

L’UE a ainsi exprimé son « soutien total à la CPI en tant qu’institution indépendante et impartiale » et il a rappelé qu’il a le soutien de 120 pays à travers le monde pour poursuivre les crimes les plus graves.

« Nous soutenons fermement le Tribunal et continuons de défendre son personnel contre toute ingérence extérieure visant à entraver la justice et à saper le système de justice pénale internationale. »Borrell a ajouté.

Enfin, Bruxelles a appelé « à tous les états » pour « défendre les principes et les valeurs inscrits dans le Statut de Rome –constituant la CPI– et s’unir contre l’impunité ».

Dimanche, la commission d’enquête russe -équivalente d’un bureau du procureur- a inculpé « par contumace » le procureur en chef de la CPI, Karim Khan, et l’un des magistrats de la cour après que la CPI a rendu le 17 mars une ordonnance d’arrestation contre Poutine et le Russe Commissaire aux droits de l’enfant, Maria Lvova-Belova.

Le TPI considère qu’il existe « motifs raisonnables » croire que Poutine « a une responsabilité pénale individuelle » pour le transfert de mineurs ukrainiens vers le territoire russe, soit pour leur commission « direct » ou pour n’avoir pu « exercer un contrôle adéquat sur les subordonnés civils et militaires qui ont commis les actes ».

Le Kremlin a toujours nié avoir expulsé de force des enfants ukrainiens face aux accusations portées par Kiev et ses alliés. Selon le gouvernement ukrainien, au moins 16 000 enfants se sont retrouvés déplacés contre leur gré vers le territoire russe depuis le début du conflit, tandis qu’une récente étude présentée en février par l’université de Yale dénonçait au moins 6 000 enfants ukrainiens répartis dans 40 internats russes.

Les mandats d’arrêt représentent les premières charges internationales déposées depuis le début du conflit et interviennent après des mois de travail d’une équipe spéciale d’enquête sous la direction du procureur général du TPI. Pour sa délivrance, il a fallu qu’un panel préliminaire de juges accepte la validité des preuves présentées.

La possibilité que la CPI finisse par poursuivre Poutine est pratiquement nulle pour plusieurs raisons : la Cour ne peut pas entendre les affaires « par contumace » de l’accusé, la Russie s’est retirée en 2016 du Statut de Rome qui sert de fondement juridique à la Cour, et la Le Kremlin n’a pas la moindre intention de remettre un responsable russe à la cour, comme il l’a répété à de nombreuses reprises.