L’UE cherche ce jeudi un accord sur le plafond d’essence après une proposition de Bruxelles critiquée par les 27

BRUXELLES, 24 nov. (EUROPA PRESS) –

Les ministres de l’énergie de l’Union européenne tenteront ce jeudi de parvenir à un accord pour fixer un plafond sur le prix des achats de gaz sur la base d’une proposition de Bruxelles qui fixe le plafond à 275 euros par mégawattheure (MWh) et que des pays comme l’Espagne sont qualifié de « tease », mais d’autres comme l’Allemagne ou les Pays-Bas le rejettent également car ils considèrent qu’un mécanisme correctif n’est pas nécessaire.

Selon l’approche de la Commission, ce mécanisme de correction du marché, comme l’appelle Bruxelles, sera activé automatiquement en cas de hausses de prix exceptionnelles basées sur le marché néerlandais du TTF, une référence pour l’UE, et limitera les transactions à un mois à l’avance. sur le marché réglementé, même s’il disposera d’un frein d’urgence pour sa suspension en cas de « perturbations graves ».

Toutefois, la mesure, qui devrait être mise en œuvre à partir du 1er janvier et pour un an, n’inclut pas les marchés non réglementés (OTC) puisque Bruxelles considère qu’elle ne peut pas être surveillée efficacement en essayant de faire en sorte que ceux-ci fonctionnent comme une soupape de sécurité pour garantir l’approvisionnement.

De plus, son activation est soumise à deux variantes : que la base de prix néerlandaise atteigne le prix maximum pendant deux semaines et que la différence d’augmentation de prix sur le marché européen soit de 58 euros ou plus par rapport à la moyenne mondiale du gaz naturel liquéfié. (GNL) pendant 10 jours consécutifs, comme l’a expliqué la commissaire européenne à l’énergie, Kadri Simson, lors d’une conférence de presse hier dans laquelle elle a défendu les niveaux d’activation comme étant « suffisamment élevés pour minimiser les risques ».

Ce sont précisément ces exigences qui ont suscité les critiques de pays comme l’Espagne ou la France, qui, avec 13 autres États membres, ont fait pression sur la Commission pour qu’elle mette sur la table un instrument permettant de plafonner les prix du gaz après l’épisode de volatilité du passé en août, lorsque le pic dépassait 320 euros par mégawattheure (MWh).

« Le prix élevé et le grand écart par rapport aux autres références la rendent pratiquement irréalisable », a réagi mardi la vice-présidente chargée de la Transition écologique et du Défi démographique, Teresa Ribera, en qualifiant la mesure de « tease ». .

Le ministre a prédit les complications pour parvenir à un accord en Conseil extraordinaire ce jeudi, auquel l’Espagne arrive avec un « niveau d’indignation très élevé » en lien avec un « sentiment de bouleversement » généralisé. « La Commission va entendre des choses très dures de la part de la majorité des ministres et leur attitude doit beaucoup changer pour qu’il y ait un accord », a prévenu Ribera.

La France considère également ce plafond comme « insuffisant » pour relever un plafond « trop ​​élevé » qui, s’il répond aux demandes des Etats membres, ne répond pas à leurs besoins, selon des sources diplomatiques françaises. Selon lui, il s’agit d’un simple texte politique qui aura des effets « nuls ou contre-productifs ».

Des délégations comme les Néerlandais ou l’Allemand ne voient pas non plus d’un bon œil la mesure, quoique pour des raisons opposées, puisqu’elles considèrent qu’intervenir sur le marché pourrait modifier et aggraver la situation. « C’est très risqué et inutile », disent des sources diplomatiques.

MÉCANISME DE SOLIDARITÉ ET D’ACCÉLÉRATION DES RENOUVELABLES

Au-delà des négociations sur le plafond du gaz, les Vingt-Sept débattront également de deux autres points dans ce conseil extraordinaire : le règlement solidaire pour les achats de gaz en commun et l’accélération du déploiement des énergies renouvelables.

Le premier d’entre eux répond, comme le mécanisme de correction du marché, à la nécessité de limiter les prix du gaz, bien que, dans ce cas, d’une manière différente de celle proposée par la Commission et qui se définit comme un corridor de prix avec le marché asiatique comme référence.

Cependant, malgré le fait qu’il s’agisse de deux instruments différents, il est possible que certains États membres souhaitent lier le règlement de solidarité au plafond gazier de Bruxelles, puisqu’il laisse son article 23 ouvert à la possibilité que la Commission propose un mécanisme de contrôle des des prix.

En revanche, sera négocié le règlement ‘permis’ qui établit des critères d’intérêt public prioritaire pour accélérer l’autorisation des grands équipements d’infrastructures pour les énergies renouvelables et qui pose la difficulté d’un équilibre entre préservation de la biodiversité et transition verte.