L’UE cherche à réduire la tension dans la gestion des migrations après l’affrontement entre Rome et Paris et la réactivation des routes

BRUXELLES, 24 nov. (EUROPA PRESS) –

Les ministres de l’intérieur de l’Union européenne se réuniront ce vendredi en réunion extraordinaire dont on n’attend pas de décisions concrètes, mais pour « faciliter le dialogue » entre pays, pour tenter de réduire la tension due à des désaccords comme celui qui a conduit la France à rompre récemment avec la relocalisation volontaire des réfugiés, en représailles au refus de l’Italie d’autoriser les migrants secourus par une ONG en Méditerranée centrale à débarquer sur son territoire.

Les pays de l’Union européenne constatent avec inquiétude que les chiffres des arrivées irrégulières via des routes telles que la Méditerranée centrale ou les Balkans occidentaux « augmentent » et « la situation se complique », selon des sources européennes, ce qui justifie l’appel extraordinaire à Bruxelles comme la nécessité d’évoluer vers des « solutions européennes durables » sur une question qui divise les États membres depuis des années.

« Il y a deux ans, on ne pouvait même pas parler de migration », concède un haut diplomate européen pour souligner que les Vingt-Sept ont désormais une « feuille de route » avec laquelle débloquer progressivement les différents éléments du pacte migration et asile qu’ils sont. négociation sans succès depuis 2020 et dont le pilier fondamental – la répartition du poids de l’accueil des demandeurs d’asile qui arrivent dans les pays de première ligne – continue d’être source de frictions.

Pour cette raison, la Commission européenne a vu dans la crise ouverte entre Paris et Rome une opportunité de relancer les pourparlers pour une solution à long terme mais d’essayer de construire en même temps un consensus plus urgent autour d’un « plan d’action » présenté par ce même semaine et défendra devant les ministres ce vendredi.

Parmi les priorités, Bruxelles s’est fixé la relance du mécanisme de relocalisation volontaire que plus d’une dizaine de pays – dont l’Espagne – ont soutenu en juin dernier et que la France abandonne désormais en raison de son différend avec le gouvernement italien de l’extrême droite Giorgia Meloni. .

Cette plateforme a été conçue avec l’engagement de transférer des milliers de migrants arrivés en premier dans les pays de première ligne comme l’Italie ou Malte vers d’autres pays du bloc mais, en pratique, elle a à peine servi à relocaliser une centaine de personnes.

« C’est ironique, nous avons tout ce dont nous avons besoin à portée de main mais juste hors de portée. C’est comme avoir un parachute et choisir de sauter d’un avion sans lui », a déclaré mardi la vice-présidente de la communauté pour l’immigration, Margaritis Schinas, lors d’un débat devant la plénière. session du Parlement européen au cours de laquelle il a voulu défendre la nécessité de s’entendre sur la réforme du pacte migratoire.

Deux ans se sont écoulés depuis que Schinas a présenté, avec la commissaire aux affaires intérieures, Ylva Johansson, une proposition de réforme de la politique d’immigration et d’asile permettant d’établir un équilibre entre la solidarité et la responsabilité des pays de l’UE qu’elle cherche à combler les différences entre les les pays du Sud, plus exposés, et d’autres comme la Hongrie qui refusent toute acceptation.

Le Pacte propose des mesures contraignantes, dont un mécanisme de répartition entre partenaires de l’accueil des réfugiés qui permettra aux gouvernements qui ne veulent pas assumer leur part de contribuer financièrement, ainsi qu’un renforcement du contrôle de la frontière extérieure de l’UE et un renforcement de la coopération avec les pays d’origine et de transit des itinéraires irréguliers pour arrêter les départs et accélérer les expulsions.

PLAN D’ACTION

En attendant, l’Exécutif attend l’adhésion des Vingt-sept au plan d’action avec une vingtaine de mesures, dont la réactivation de la plateforme de relocalisation volontaire qui, aux yeux de Bruxelles, peut servir de « passerelle » vers le mécanisme permanent qui existe au sein de la cadre du pacte migration et asile.

Parallèlement à la distribution volontaire, le plan de Bruxelles repose sur deux autres piliers : améliorer la coordination dans le domaine du sauvetage entre les États membres et avec des tiers tels que les ONG ou les agences européennes et relancer la coopération avec les pays tiers et les organisations internationales pour renforcer le contrôle des frontières aux points de départ des migrants et accélérer les retours.

À ce stade, l’exécutif communautaire attire l’attention sur le fait que la majorité des personnes arrivant par la route de la Méditerranée centrale proviennent d’Égypte, de Tunisie et du Bangladesh, bien qu’elles arrivent de Libye, raison pour laquelle l’UE les considère comme des migrants économiques sans droit au transport international. protection.

Pour cette raison, Bruxelles préconise de donner plus de moyens aux autorités libyennes et tunisiennes pour stopper les départs et lutter contre les mafias et rechercher des accords avec les pays d’origine pour assurer des expulsions rapides et sûres de leurs ressortissants.