L’UE adopte définitivement de classer les investissements dans le gaz et le nucléaire comme verts

Le Luxembourg et l’Autriche étudieront la possibilité de soumettre la proposition de taxonomie aux tribunaux européens

BRUXELLES, le 12 juillet (EUROPA PRESS) –

L’Union européenne a définitivement adopté ce mardi la décision de la Commission européenne d’inclure le gaz et l’énergie nucléaire dans la classification qui établit quels investissements peuvent être considérés comme durables, de sorte que ce règlement de taxonomie commencera à s’appliquer en janvier 2023.

Le Conseil de l’UE a finalement entériné la proposition d’inclure le gaz et le nucléaire dans la classification des investissements dans les énergies vertes puisque la majorité qualifiée d’au moins 20 États membres, qui avait soulevé des objections avant le 11 juin, n’a pas été atteinte.

Après le soutien que la proposition a reçu en session plénière du Parlement européen la semaine dernière, malgré l’avis contre les commissions parlementaires compétentes, l’approbation par les États membres constitue la dernière étape vers l’adoption de ce règlement qui commencera à s’appliquer dès 1er janvier 2023, après publication au Journal officiel de l’UE.

En février, la Commission européenne a présenté l’acte délégué de taxonomie, un système de classification qui établit la liste des activités économiques durables en termes environnementaux, qui a suscité la polémique car il propose d’inclure le gaz et le nucléaire en raison de leur rôle d’énergies de transition vers des énergies renouvelables propres.

Cependant, la proposition de Bruxelles établit certaines limitations temporaires et de transparence pour inclure le gaz et le nucléaire dans la classification des investissements verts. Dans le cas des premiers, le label durable serait prolongé jusqu’en 2030 et les investissements nucléaires seraient soumis à certaines normes de démantèlement et de traitement des déchets.

En tout état de cause, la proposition a été rejetée par la Sustainable Finance Platform, le groupe d’experts-conseils de l’exécutif communautaire, et par des pays comme l’Espagne, ainsi que l’Autriche, le Danemark et le Luxembourg, qui ont déclaré, en début d’année, qu’il met en péril la transition énergétique.

Dès lors, l’exécutif communautaire le reconnaissait à l’époque, ni le gaz ni le nucléaire ne sont des énergies neutres au niveau climatique, ni renouvelables. Cependant, il a défendu leur rôle en tant qu’activités de transition pour parvenir à une économie décarbonée en 2050, ce qui était mentionné dans le deuxième paragraphe du texte.

La division générée s’est aggravée depuis l’invasion militaire russe de l’Ukraine et la réponse de l’Union européenne pour rompre avec la dépendance de Moscou aux énergies fossiles, notamment dans le cas du gaz, dans le cadre de la stratégie d’accélération de la transition vers les énergies propres.

Dans ce cadre, le Luxembourg et l’Autriche ont déjà annoncé, la semaine dernière, leur intention de porter la proposition de Bruxelles devant la Cour de justice européenne, considérant que le gaz et le nucléaire font partie de la politique de finance durable de l’UE, comme l’a détaillé le ministre luxembourgeois de l’Energie. , Claude Turmes, dans un message sur les réseaux après avoir appris le vote.

L’organisation écologiste Greenpeace a également avancé qu’elle prévoyait de dénoncer le plan bruxellois devant la Cour de justice de l’UE, une fois qu’elle aura conclu son analyse juridique interne de la décision.