L’Espagne réaffirme sa position et refuse de participer à d’éventuelles missions de l’UE ou des États-Unis en mer Rouge

Il nie les pressions de Washington, qui s’est excusé d’avoir inclus Madrid dans sa mission.

MADRID, 12 (EUROPA PRESSE)

L’Espagne a ratifié ce vendredi son refus de participer à d’éventuelles missions de patrouille en mer Rouge face aux attaques des Houthis, alléguant que, pour le moment, elle ne connaît pas les conditions dans lesquelles ces opérations seraient conçues et qu’elle est déjà impliquée. dans 17 autres missions à l’étranger.

C’est ce qu’a déclaré la ministre de la Défense, Margarita Robles, en réponse à la proposition de l’Union européenne (UE) de créer une nouvelle mission en mer Rouge pour mettre fin aux attaques contre les bateaux menées par les Houthis, après l’escalade de la guerre. le conflit entre Israël et le Hamas. Cette proposition a coïncidé avec l’attaque lancée ce matin par les États-Unis et le Royaume-Uni contre les Houthis, que la ministre n’a pas voulu évaluer, même si elle respecte « les actions » des autres pays.

Les États-Unis avaient annoncé précédemment leur intention de créer une nouvelle mission dans ce pays et, dans un premier temps, avaient inclus l’Espagne parmi les pays participants, mais le gouvernement avait nié toute implication dans la future mission. Plus tard, Bruxelles a suggéré de détourner les ressources d’« Atalanta », une mission de lutte contre la piraterie dans l’océan Indien, pour soutenir la mission proposée par les États-Unis, mais l’exécutif a également exclu cette idée.

Devant les médias du CESEDEN, Robles a souligné que les projets de l’UE ne sont pas connus, c’est-à-dire si elle envisage de créer une nouvelle opération ou si elle va profiter des moyens d’une opération existante. « Nous ne savons pas de quelle mission il s’agira et nous n’en connaissons pas encore la portée », a insisté le chef du portefeuille, qui a en tout cas souligné que la position de l’Espagne est « de ne pas intervenir en mer Rouge ». Madrid n’est pas non plus « opposé » à la création d’une opération dans ce sens.

Dans ce sens, il a voulu préciser que l’Espagne est « fermement engagée dans d’autres missions », en mentionnant notamment « Atalanta », une mission dans l’océan Indien contre la piraterie. Il a également souligné que l’Espagne est le pays de l’UE qui participe le plus aux missions communautaires. « L’engagement de l’Espagne en faveur de la paix est total et absolu », a-t-il déclaré, avant d’affirmer que l’Espagne est « un partenaire fiable, sérieux, responsable et engagé ».

Quoi qu’il en soit, le ministre a expliqué que, s’il y avait une mission européenne en mer Rouge, « tout semble indiquer qu’elle serait non exécutive », c’est-à-dire qu’elle réaliserait un travail de conseil.

Des sources du ministère de la Défense insistent sur le fait que, pour l’instant, Madrid n’a reçu aucun document ni aucune communication sur une éventuelle mission. Ils estiment cependant que, si cela se produisait, il ne s’agirait pas d’une opération nouvellement créée, mais plutôt que les fonctions « non exécutives » dépendraient des ressources d’une autre mission. Ils mentionnent spécifiquement l’« Agenor » de l’UE, désormais dirigée par la France et qui surveille le détroit d’Ormuz.

PAS DE PRESSION

Le président de l’état-major interarmées américain, le général Charles Brown, a eu lundi un entretien téléphonique avec le chef d’état-major de la Défense, l’amiral Teodoro López Calderón, au cours duquel la situation en mer Rouge a été l’un des sujets abordés, selon la déclaration publiée par le porte-parole des chefs d’état-major interarmées, le capitaine Jereal Dorsey.

Robles a averti que l’Espagne « prend ses propres décisions » et qu’aucun pays « n’a à nous dire où intervenir », bien qu’il ait nié qu’il y ait eu des pressions de la part de Washington pour que l’Espagne rejoigne le « Gardien de la prospérité ». « Il n’y a eu aucune pression » et
« C’était un premier contact », a-t-il souligné, avant de préciser que Brown et López Calderón ont pris la parole lors d’une réunion de l’OTAN qui aura lieu la semaine prochaine.

Des sources du ministère expliquent que les États-Unis ont présenté leurs excuses à l’Espagne pour les avoir inclus parmi les participants de la mission en mer Rouge, ce qui n’avait même pas été communiqué auparavant.