L’Espagne ne précise pas si elle soutiendra la candidature imminente du Kosovo à l’UE

BRUXELLES, 12 déc. (EUROPA PRESS) –

Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, n’a pas précisé lundi s’il soutiendrait la candidature imminente du Kosovo à l’adhésion à l’Union européenne, après que Pristina a annoncé qu’il présenterait sa candidature pour rejoindre le bloc européen avant la fin de l’année.

Lors d’une conférence de presse à Bruxelles après la réunion des ministres européens des Affaires étrangères, Albares a évité d’avancer la position de l’Espagne, assurant qu’il s’agit de « politique-fiction » malgré le fait que la question puisse survenir cette semaine coïncidant avec le dernier sommet des dirigeants de l’UE de 2022.

« Si cette demande arrive, ce sera le moment de prendre les décisions qui doivent être prises. Je n’aime pas faire de la politique-fiction et pour le moment ce n’est pas sur la table », a déclaré le ministre espagnol, dans un communiqué après La Serbie avait appelé les pays de l’UE qui ne reconnaissent pas l’indépendance du Kosovo à bloquer son accès au club communautaire.

Belgrade a demandé lundi aux pays de l’UE qui ne reconnaissent pas le Kosovo, dont l’Espagne, de bloquer une demande d’adhésion imminente qui pourrait arriver cette semaine. Le premier ministre kosovar, Albin Kurti, avait déjà affirmé à l’été sa volonté de demander formellement l’entrée dans le bloc communautaire, une idée que le président, Vjosa Osmani, a remise sur la table, coïncidant avec le meeting de la semaine dernière à Tirana (Albanie). entre les dirigeants de l’UE et des Balkans.

Ce lundi, le ministre serbe des Affaires étrangères, Ivica Dacic, a anticipé cette éventuelle demande demandant la collaboration de la République tchèque, en sa qualité de président du Conseil, mais aussi de l’Espagne, de la Grèce, de Chypre, de la Roumanie et de la Slovaquie, étant donné qu’ils sont les pays qui n’ont pas reconnu unilatéralement l’indépendance déclarée par le Kosovo en 2008, selon l’agence Tanjug.

L’UE DEMANDE DE LEVER LES TONNEAUX AU KOSOVO

La réunion des ministres des Affaires étrangères du bloc est intervenue au plus fort de l’escalade des tensions entre Belgrade et Pristina au sujet de la situation dans le nord du Kosovo avec des barrages routiers et des barricades érigés par les Serbes du Kosovo pour protester contre l’arrestation d’un ancien policier.

En ce sens, le haut représentant de l’UE pour la politique étrangère, Josep Borrell, a appelé les Serbes du Kosovo à retirer les barricades, déclarant que l’UE est prête à renforcer la mission EULEX. « Cette situation doit cesser. Les barricades doivent être enlevées et le calme doit être rétabli », a-t-il souligné.

Selon lui, cette escalade confirme la « spirale inquiétante » dans laquelle le Kosovo et la Serbie sont plongés avec des « conséquences néfastes » pour leurs citoyens et a fait en sorte que les violentes émeutes et l’attaque contre EULEX avec une grenade assourdissante sont « inacceptables » et un incident ce n’est pas ce qu’on attend de partenaires qui aspirent à faire partie de l’UE.

A cet égard, Albares a insisté sur le fait que l’Espagne « favorisera toujours le dialogue entre Belgrade et Pristina », indiquant que cette initiative est très importante pour la stabilité des Balkans, notant que les crises concernant le Kosovo sont « trop ​​répétitives ».