Dans une estimation préliminaire, Bruxelles estime l’inclusion des trois langues co-officielles à 144 millions par an
BRUXELLES, 11 (EUROPA PRESS)
Ce mardi, le gouvernement mettra une fois de plus à l’ordre du jour du Conseil des affaires générales de l’UE sa demande que le catalan, le basque et le galicien soient reconnus comme langues officielles de l’Union en échange de l’acceptation du projet de loi pour ce changement ; une question que les ministres aborderont pour la quatrième fois ce semestre à la demande de l’Espagne mais sur laquelle il n’y aura pas de décision car les analyses juridiques, pratiques et financières que le reste des partenaires exigent pour examiner le fond de la question sont encore en attente.
Même s’il était initialement à l’ordre du jour comme point à adopter, il se limitera finalement à un « échange » de points de vue dans lequel l’Espagne fera valoir ses arguments selon lesquels le statut des trois langues co-officielles est un « unique « cas » dans l’Union. Européen qui ne peut être extrapolé à d’autres régions, expliquent des sources européennes.
Le gouvernement, qui jusqu’à présent n’a pas présenté une estimation claire du coût qu’aurait le statut officiel des trois langues, a informé le reste des délégations que l’Espagne assumera la facture, même si l’inclusion d’un une langue dans la réglementation qui reconnaît les langues officielles de l’UE et régule leur déploiement signifierait, selon les règles, que le coût serait supporté par les caisses communautaires.
Lors d’une conférence de presse ce lundi depuis Bruxelles, le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a minimisé le fait qu’il n’y aura pas de vote, insistant sur le fait que « l’important n’est pas de le prendre pour le plaisir de le porter » au Parlement. réunion des ministres européens, mais plutôt qu’il puisse être adopté « un jour ». « Si l’on prend l’exemple du gaélique, qui est beaucoup plus simple que le cas des langues espagnoles, il a fallu un peu plus de 2 ans pour que l’Irlande parvienne à lever l’exemption », a-t-il déclaré.
En tout cas, Albares a défendu que l’Espagne « progresse » dans sa proposition et « est de plus en plus des Vingt-sept » puisque le gouvernement prend en compte les renforts des États membres ainsi que l’impact économique et matériel de la mesurer dans les conversations avec les services juridiques et le reste des partenaires européens.
ESTIMATION PRÉLIMINAIRE
La Commission européenne a présenté une brève estimation « préliminaire » basée sur l’expérience irlandaise avec le gaélique et indique un coût annuel de 44 millions d’euros par langue, ce qui, dans le cas espagnol, porterait le montant à au moins 132 millions d’euros par an.
Cependant, Bruxelles prévient dans son rapport que le calcul n’a pris en compte aucune des spécificités du cas espagnol car il ne dispose pas des détails et que cette évaluation de fond prendra « environ six mois » après que les Vingt-Sept auront adopté un » position formelle » sur la question.
En ce sens, les services communautaires soulignent dans leur analyse préliminaire que le régime transitoire proposé par l’Espagne pour introduire d’abord le catalan et laisser le basque et le galicien plus tard sera déterminant pour l’impact financier.
Cela dépendra aussi, par exemple, du pool de traducteurs et d’interprètes formés pour travailler dans l’Union européenne dans ces langues, des bases de données terminologiques existantes.
Jusqu’à présent, aucune délégation n’a exprimé son rejet catégorique de l’idée d’envisager une modification du règlement, mais nombreuses sont celles qui ont exprimé leurs doutes, craignant que cela n’ouvre la porte à un effet domino entre d’autres régions européennes, et là ont également été réticents à s’engager dans un débat de fond jusqu’à ce que des rapports détaillés soient disponibles sur les conséquences juridiques, pratiques et financières du changement proposé.
L’Espagne, en tant que présidence tournante du Conseil de l’UE au cours de ce semestre, a eu le pouvoir de fixer l’ordre du jour des réunions des ministres jusqu’en décembre, ce qui lui a permis de maintenir ce point à l’ordre du jour entre septembre et décembre, même si elle n’a pas encore les avis demandés par d’autres partenaires.
LES ARGUMENTS DU GOUVERNEMENT
Pour tenter d’obtenir des soutiens avant la réunion, José Manuel Albares a récemment envoyé un document aux ambassadeurs espagnols dans tous les pays de l’UE avec les arguments qu’ils doivent présenter dans ces capitales pour obtenir leur soutien et être reconnus. Langues basque et galicienne.
Concrètement, il est proposé que la langue provienne d’un État membre, ce qui exclurait, par exemple, le russe parlé dans certains pays, et qu’elle soit reconnue constitutionnellement dans cet État.
De même, pour obtenir un statut officiel dans l’UE, la langue en question doit être utilisée au Parlement national, ce que le catalan, le basque et le galicien remplissent déjà au Congrès et au Sénat.
Il faut également remplir la condition d’avoir été utilisé pendant plus de 10 ans dans les institutions européennes sur la base d’accords administratifs entre celles-ci et l’État membre, ce qui est déjà le cas pour les trois langues co-officielles, et que les traités de l’UE aient été traduits. dans cette langue et une copie certifiée conforme a été déposée dans les archives du Conseil.
Enfin, le gouvernement propose que l’État membre qui demande l’inclusion d’une langue dans la réglementation linguistique de l’UE s’engage à assumer tous les coûts liés à son utilisation, comme l’Espagne l’a déjà fait.