BRUXELLES, le 26 juillet (EUROPA PRESS) –
Les ministres de l’énergie de l’Union européenne se réuniront ce mardi pour discuter de la proposition présentée par la Commission européenne de réduire la consommation de 15% dans tous les États membres jusqu’au printemps prochain, une approche pour laquelle ils demanderont certaines exceptions en fonction des circonstances de chaque UE pays, après les réticences exprimées par l’Espagne, le Portugal ou la Grèce.
Les détenteurs du portefeuille Énergie débattront la semaine dernière de la proposition de l’exécutif communautaire de réduire volontairement sa consommation de gaz de 15 % jusqu’à fin mars, une réduction que Bruxelles veut pouvoir imposer de manière obligatoire en cas d’alerte à Sécurité d’approvisionnement.
Ainsi, le Conseil Énergie entend ouvrir la porte à l’objectif de réduction de 15 % pour inclure des exceptions fondées sur les circonstances de certains États membres, telles que l’interconnexion limitée des îles – comme c’est le cas avec Malte -, le problème de la synchronisation du réseau électrique des pays baltes –toujours connecté à l’infrastructure russe– ou la capacité de stockage de gaz de chaque État membre.
Des sources diplomatiques ont expliqué que l’intention n’est pas de diluer ces 15% mais plutôt de s’occuper des spécificités de certains États membres telles que les limitations géographiques et l’interconnexion, cependant, la réduction de l’objectif dans certains pays n’impliquera pas qu’il doit être compensé par d’autres.
La semaine dernière, la troisième vice-présidente et ministre de la Transition écologique et du Défi démographique, Teresa Ribera, a indiqué qu’elle « ne soutient pas » la proposition de Bruxelles, considérant la réduction de la consommation de gaz « un sacrifice disproportionné », et a fait valoir qu' »une pays, nous, Espagnols, n’avons pas vécu au-dessus de nos moyens d’un point de vue énergétique ».
Ainsi, l’Espagne mettra sur la table l’interconnexion gazière avec la France, que les niveaux de stockage de gaz dans le sous-sol sont à des niveaux supérieurs à la moyenne de l’UE ou que la capacité de stockage de gaz naturel liquéfié (GNL) suppose un tiers de la regazéification de l’UE capacité.
Un rejet que non seulement l’Espagne a exprimé, mais aussi le Portugal, la Pologne, la Grèce ou la Hongrie et auquel la France a déjà exprimé son soutien. Dans ce cadre, la proposition de règlement de l’exécutif communautaire doit être soutenue par une majorité qualifiée au Conseil pour aller de l’avant, ce qui implique le soutien de 15 États membres représentant au moins 65 % de la population de l’UE.
Dans une étape ultérieure, les Vingt-sept échangeront leurs points de vue sur la question de savoir si c’est à la Commission européenne qu’il appartient de déclarer « l’alerte européenne », avec le soutien d’une majorité qualifiée du Conseil représentée par 15 pays de l’UE, comme le propose le communication de la semaine dernière, ou si ce devrait être l’initiative du Conseil, avec un minimum de cinq États membres, qui devrait promouvoir la déclaration d’« alerte européenne », telle que proposée par les Vingt-sept.
En outre, les ministres de l’énergie analyseront comment améliorer la protection des consommateurs vulnérables, tels que les maisons, les centres de santé, d’éducation ou de sécurité, les mesures pour assurer l’approvisionnement énergétique et la solidarité entre les États membres.
Sur proposition de la Grèce, les détenteurs du portefeuille Énergie s’occuperont de l’établissement de limites sur le prix du gaz sur le marché de gros de l’électricité et de la réforme du marché de l’électricité.
En outre, le ministre ukrainien de l’Énergie, German Galushchenko, participera en personne à la réunion pour discuter de la manière dont la sécurité énergétique pourrait être renforcée sur les marchés de l’électricité et du gaz dans le pays.
La semaine dernière, l’exécutif communautaire a demandé aux pays de l’Union européenne de réduire volontairement leur consommation de gaz de 15 % entre le 1er août de cette année et le 31 mars de cette année pour parvenir à une réduction de 45 000 millions de mètres cubes de gaz pour garantir l’approvisionnement.
De plus, Bruxelles veut pouvoir imposer une voie obligatoire en cas d’alerte pour la sécurité d’approvisionnement et qu’elle essaie d’éviter le « chantage » russe par rapport au gaz, ce qui nécessiterait l’appui du Conseil par des personnes qualifiées majorité, en cas de pénurie ou de demande exceptionnellement élevée.