Les ministres de l’énergie de l’UE se réunissent demain sous l’ultimatum d’un accord pour plafonner le prix du gaz

L’Espagne espère que l’UE l’approuvera même sans le soutien de l’Allemagne

BRUXELLES, le 18 déc. (EUROPA PRESS) –

Les ministres de l’énergie de l’Union européenne (UE) se réunissent ce lundi pour s’accorder sur un plafonnement du prix des achats de gaz après l’ultimatum que les dirigeants leur ont lancé ce jeudi afin d’avoir un mécanisme d’intervention en 2023 qui évite des pics de prix excessifs en le marché européen.

L’Espagne est convaincue que les ministres parviendront à un accord quitte à recourir à un vote à la majorité qualifiée qui exclut l’Allemagne, le pays qui s’est jusqu’à présent montré le plus réticent à l’approbation du mécanisme, considérant qu’il met la garantie d’approvisionnement .

Alors que l’intention des Vingt-sept était de parvenir à une voie commune pour maintenir l’unité afin d’enrayer l’escalade des prix de l’énergie, le mandat des dirigeants à leurs ministres de clore les négociations a introduit une urgence variable dans le processus.

Le gouvernement apprécie la limite à la négociation fixée par le Conseil européen et préconise donc la recherche d’un équilibre entre les pays qui considèrent la stabilité du marché comme une priorité, l’Allemagne et les Pays-Bas en tête, et ceux qui estiment qu’il est opportun de baisser le prix pour éviter de donner un mauvais signal aux fournisseurs, comme c’est le cas en Espagne, en Belgique ou en Grèce, entre autres.

Pour cette raison, l’intention de la réunion de lundi est de finaliser l’accord sur le mécanisme, même si cela peut signifier que la limitation des prix des achats de gaz est approuvée lors d’un vote à la majorité qualifiée, une possibilité que ni l’Espagne ni la Grèce , selon des sources diplomatiques.

Cependant, la Belgique espère qu' »il ne sera pas nécessaire » de recourir à un vote lundi, confiant que les Allemands « feront enfin preuve de bonne volonté et de coopération » puisque, pour le moment, l’idée est d’avoir tout le monde à bord pour une décision. par consensus, la « préférée » du Conseil.

Un vote à la majorité qualifiée aurait pu avoir lieu la semaine dernière, mais la présidence tchèque a eu la « gentille et la sagesse » de ne pas s’en servir, selon les mêmes sources, qui ont également confirmé que les Pays-Bas veulent un accord, qui laisse l’Allemagne comme principale représentatif du noyau le plus réticent et dont jusqu’à présent les Hollandais faisaient également partie.

Cependant, des sources diplomatiques assurent que le débat sur ce qu’est un prix « excessif » est « inévitable », puisque le principal obstacle sur lequel les ministres tenteront de rapprocher les positions est le maximum auquel le mécanisme de correction du marché sera activé, un chiffre celui-ci, selon la dernière proposition à laquelle Europa Press a eu accès, s’élève à 200 euros par mégawattheure (MWh), une proposition que l’Espagne a rejetée comme « inabordable ».

La réunion de lundi doit également servir à adopter la réglementation des achats groupés et de l’accélération des installations d’énergies renouvelables, sur laquelle il existe déjà un accord suffisant mais que plusieurs pays, dont l’Espagne, hésitent à adopter sans l’accord des autres à la limite de le prix du gaz.