Les grandes sociétés de télécommunications européennes unissent leurs forces pour demander des changements au sein de l’UE afin d’être compétitives et de gagner de l’échelle.

MADRID, 26 février (EUROPA PRESS) –

Les principaux dirigeants de Telefónica, Deutsche Telekom, Orange et Vodafone ont profité de la scène du Mobile World Congress (MWC) ce lundi pour demander à l’Union européenne (UE) des changements dans la concurrence dans le secteur des télécommunications afin de pouvoir faire face aux défis d’investissement de les années à venir et aussi pour gagner plus d’ampleur.

« Nous sommes le dernier espoir de l’Europe en matière de technologie. Nous devons être capables de faire notre travail. Nous devons faire face à un déficit d’investissement de 200 milliards d’euros, et nous pouvons le faire, mais quelque chose ne va pas et il faut y remédier. Nous avons besoin d’un nouveau régime réglementaire », a souligné le président de Telefónica, José María Álvarez-Pallete, dans son discours.

De son côté, le PDG de Deutsche Telekom, Tim Hoettges, a souligné la perte de rentabilité de nombreux opérateurs européens.

« Pouvez-vous me dire comment les entreprises peuvent investir dans les infrastructures du futur si elles ne récupèrent pas cet argent ? Qui diable donne à ces entreprises de l’argent pour les investissements futurs dont ce continent a si désespérément besoin ? », a demandé le dirigeant allemand.

Dans ce contexte, il a regretté les difficultés que rencontrent les entreprises européennes de télécommunications lors de leur consolidation dans le secteur en raison des règles de concurrence de l’UE.

Ainsi, il a souligné que l’Europe « prend du retard » par rapport à d’autres marchés comme les États-Unis ou la Chine, où le nombre d’opérateurs concernés est bien inférieur aux 45 environ que compte l’UE.

« Nous pouvons aussi consolider (le secteur) et faire la même chose qui s’est produite en Chine, avec trois ou quatre opérateurs, ou aux Etats-Unis (…) De cette façon, nous pourrions créer des économies d’échelle. Le problème est que nous ne pouvons pas augmenter les prix. Le problème est que nos coûts d’investissement sont très difficiles à récupérer. Et en plus de cela, nous n’avons aucun moyen de procéder à une consolidation », a-t-il ajouté.

Dans le même ordre d’idées, la PDG du groupe Vodafone, Margherita Della Valle, a insisté sur le fait que le secteur des télécommunications dans l’UE compte 27 réglementations différentes, ce qui, selon elle, génère une fragmentation du marché qui affecte directement le secteur.

« Nous devrions nous réveiller et constater que l’écosystème en Chine compte 1,5 milliard de personnes, en Inde 1,4 milliard, aux États-Unis 330 millions et que l’Europe devrait être un marché de 500 millions, et non des fractions de 50 ici. 30 là-bas et 80 là-bas », a-t-il déploré.

En ce sens, il a également critiqué le manque d’harmonisation au sein de l’UE en matière d’enchères du spectre radioélectrique. « Il existe 27 réglementations différentes, en plus de la réglementation européenne », a-t-il souligné.

De son côté, la PDG du groupe Orange, Christel Heydemann, a défendu le rôle que jouent les télécoms dans la durabilité et l’efficacité des réseaux et a défendu les investissements réalisés par les entreprises du secteur pour optimiser leur efficacité énergétique.