MADRID, le 12 juin. (EUROPA PRESS) –
Les droits de douane que l'Union européenne imposera sur les importations de véhicules électriques à batterie (BEV) seraient d'environ 25%, ce qui générerait plus de 2 milliards d'euros de revenus par an pour le bloc, selon un article publié ce mercredi par le journal britannique. journal Financial Times.
Ainsi, l’UE poursuit son projet d’imposer des droits de douane sur les importations de voitures électriques produites en Chine malgré les avertissements d’États membres comme l’Allemagne, dont le chancelier, Olaf Scholz, a mis en garde contre le risque de déclencher une guerre commerciale avec Pékin.
Selon la même publication, la Commission européenne notifiera ce mercredi aux constructeurs automobiles qu'elle appliquera provisoirement des droits de douane supplémentaires pouvant aller jusqu'à 25 % sur les véhicules électriques chinois importés à partir du mois prochain, selon des sources proches de la décision citées par le journal.
Bruxelles affirme que les constructeurs chinois de véhicules électriques bénéficient de subventions qui compromettent leurs concurrents européens.
Ces tarifs, en revanche, sont défendus par des pays comme la France et l'Espagne, et devraient rapporter « des milliards d'euros par an » au budget de l'UE à mesure que les ventes de véhicules électriques chinois augmentent en Europe.
Le journal britannique souligne que Pékin a déjà prévenu qu'il riposterait pour persuader les pays de l'UE de s'opposer aux nouveaux tarifs douaniers, qui s'ajouteraient aux tarifs de 10 % existants dans le bloc. De son côté, la Chine applique déjà un tarif douanier de 15 % aux véhicules électriques européens.
Parallèlement, l'Allemagne, la Suède et la Hongrie ont déclaré qu'elles n'approuvaient pas la mesure par crainte de représailles chinoises, note le journal.
Ces droits de douane seraient bien inférieurs aux 100 % annoncés le mois dernier par les États-Unis pour les importations de véhicules électriques arrivant dans leur pays. Le gouvernement de Joe Biden a annoncé que ces taxes passeraient de 25 % à 100 %, quadruplant ainsi leur perception.
EN ATTENTE DU RÉSULTAT DE L'ENQUÊTE
En mars dernier, la Commission européenne a annoncé qu'elle envisagerait d'imposer rétroactivement des droits de douane aux constructeurs de voitures électriques à batterie en provenance de Chine après avoir observé des importations « massives » de près de 200 000 véhicules entre octobre 2023 et janvier 2024, a confirmé un porte-parole à Europa Press.
Cela représente une augmentation de 11% par rapport à la période octobre 2022 à septembre 2023, en moyenne mensuelle, et de 14% par rapport à la période équivalente entre octobre 2022 et janvier 2023.
Par ailleurs, les éléments dont dispose Bruxelles à ce stade semblent indiquer que les exportations du produit concerné bénéficient de subventions passibles de mesures compensatoires, susceptibles de causer « un préjudice difficilement réparable » pour l'UE.
En raison de cette anomalie, l'Exécutif communautaire a décidé, par un règlement d'application, d'enregistrer à partir de ce mercredi les importations de nouveaux véhicules électriques à batterie pour passagers en provenance de Chine, conformément aux règles établies dans le règlement anti-subventions de l'UE.
Ce registre permettra aux douanes de retracer des importations spécifiques après l'ouverture de l'enquête de défense commerciale correspondante.
Son objectif est de permettre la perception rétroactive des droits compensatoires, au cas où ils seraient imposés et que les conditions seraient remplies une fois l'enquête terminée, puisque l'enregistrement ne préjuge pas de son résultat.
Selon le texte du règlement, la Commission a estimé qu' »il existe un risque qu'un nombre croissant de producteurs de l'Union soient affectés par une diminution des volumes de ventes et des niveaux de production si le niveau des importations de produits prétendument subventionnés en provenance de Chine reste tel qu'il cela a été le cas jusqu'à présent après le début de l'enquête ».
« Il est clair que le risque aura un impact négatif sur l'emploi et la performance générale des producteurs de l'Union. Cela constituerait un préjudice difficilement réparable », indique le document.