Les constructeurs automobiles chinois demandent à leur gouvernement des tarifs douaniers en représailles contre l'Europe

MADRID, le 19 juin (EUROPA PRESS) –

Les constructeurs automobiles chinois demandent au gouvernement de Xi Jinping d'imposer des droits de douane sur les importations de véhicules à essence en provenance de l'Union européenne, en réponse à la proposition de l'exécutif communautaire contre les entreprises du constructeur asiatique.

Lors d'une réunion à huis clos tenue ces dernières heures entre les constructeurs chinois et le gouvernement de leur pays, à laquelle participaient également des constructeurs automobiles européens, plusieurs chefs d'entreprise asiatiques ont appelé à une pression commerciale accrue sur les voitures les plus polluantes, selon les médias d'État.

Les droits d'importation actuels sur les automobiles en provenance de Chine sont de 15 %, même si les demandes des marques incluent une augmentation à 25 % des droits de douane sur les importations de véhicules à essence. Des mesures qui, dans tous les cas, pourraient coûter à l'industrie jusqu'à 4 milliards d'euros en commerce, selon l'Institut économique de Kiel.

Ce mouvement intervient après que les entreprises du secteur de la viande ont amené la Chine à annoncer lundi dernier l'ouverture d'une enquête antidumping concernant les importations de viande de porc et de sous-produits du porc originaires de l'Union européenne.

LES MARQUES EUROPÉENNES, DANS L’ŒIL DE L’OURAGAN

De même, l'exposition des constructeurs automobiles européens à la Chine continue de constituer un danger pour leurs entreprises suite aux tarifs que les parties concernées envisagent d'appliquer dans les mois à venir.

Entre autres choses, Mercedes-Benz est l'un des constructeurs automobiles ayant le pourcentage d'activité le plus élevé en Chine. Le géant asiatique et la région représentent un tiers des ventes de véhicules du constructeur allemand dans le segment premium, soit une voiture sur cinq vendue par la marque en Chine est importée d'Allemagne, selon ses derniers résultats annuels.

En revanche, le groupe BMW réalise près d'un tiers des ventes d'unités en Chine, même si selon ses derniers résultats, seulement 13 % des immatriculations proviennent de voitures importées, principalement les plus chères.

Le cas de Porsche est pire puisque le constructeur de voitures de luxe réalise près de 25 % de ses ventes en Chine, du moins, ce fut le cas au cours du premier trimestre 2024 et la totalité avec des véhicules importés et fabriqués en Europe.

En ce qui concerne Stellantis, le groupe a une exposition régionale plus petite, même s'il envisage déjà d'importer en Europe la fabrication de certains des modèles Leapmotor qu'il souhaite commencer à commercialiser en 2026.

Autre marque du groupe européen, la marque de luxe italienne Ferrari vend 9 % de ses véhicules en Chine, tous importés.