Les 27 analyseront ce jeudi les relations avec la Turquie après le signal de rapprochement d’Erdogan avec l’Europe

Les ministres auront sur la table la proposition de Borrell de 20 000 millions pour fournir des armes à l’Ukraine à long terme

BRUXELLES, le 19 juillet (EUROPA PRESS) –

Les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne discuteront ce jeudi de la manière de réactiver les relations avec la Turquie après le signal de rapprochement du président turc, Recep Tayyip Erdogan, avec la volonté de dégeler l’adhésion à l’UE.

Dans le cadre des négociations pour l’adhésion de la Suède à l’OTAN, Ankara a demandé à l’UE de reprendre son processus d’adhésion et que les Vingt-Sept étudient la modernisation de l’union douanière et la politique des visas, un sacré virage concernant la politique étrangère d’Erdogan en ces derniers mois au cours desquels il a évité d’appliquer des sanctions contre la Russie et se considère comme un pays clé pour éviter leur contournement.

Ensuite, le Conseil européen, Charles Michel, a commandé un rapport spécifique à la Commission européenne et au Haut Représentant, Josep Borrell, pour explorer les moyens de réactiver les relations avec la Turquie, ce dont les États membres commenceront à discuter au niveau des ministres des affaires étrangères cette Jeudi.

L’idée est désormais de faire atterrir la conversation des Vingt-sept, avec les apports clés que peuvent apporter la Grèce et Chypre, les voisins immédiats de la Turquie et les États membres de l’UE les plus intéressés par des relations stables avec Ankara. « Nous voyons un certain changement dans le nouveau gouvernement turc et nous voulons tester jusqu’où nous pouvons aller dans les mois à venir », a déclaré un haut responsable de l’UE.

A Bruxelles, ils voient dans les signaux qu’Erdogan envoie à l’Occident un nouveau virage possible dans sa position internationale, et malgré le fait que les dossiers qu’Ankara met sur la table soient « difficiles » et que les divergences avec la Turquie ne soient pas cachées, les nouveau scénario après la réélection d’Erdogan, qui coïncide avec le renouvellement du mandat du Grec Kyriakos Mitsotakis et l’arrivée récente de Nikos Christodoulides à la présidence chypriote, invite l’UE à étudier les moyens d’améliorer les relations avec l’un de ses voisins incontournables.

« Nous devons être un peu clairs sur ce que nous sommes prêts à offrir. Voyez si à un moment donné nous pouvons parler d’une plus grande coopération économique et d’autres choses », a expliqué une source diplomatique qui exclut catégoriquement qu’aucun État membre ne soit en train de réactiver l’élargissement. négociations, gelées depuis des années en raison de la dérive autoritaire en Turquie.

20 000 MILLIONS POUR SOUTENIR L’EXPEDITION D’ARMES EN UKRAINE

Sur la table des ministres se trouvera également le débat sur le soutien militaire à long terme à l’Ukraine, avec la proposition du haut représentant d’allouer 20 000 millions dans les années à venir et ils auront l’occasion d’échanger sur l’actualité de la situation sur le terrain avec leur homologue ukrainien, Dimitro Kuleba, par visioconférence.

Malgré le fait qu’il existe un consensus sur la nécessité d’apporter un soutien structuré et soutenu à l’Ukraine dans la durée, des doutes subsistent au sein de l’UE sur la méthode à utiliser, puisque l’idée de Borrell est de remplacer le mécanisme européen de paix par ce montant et de l’utiliser de la même manière que les 27 ont subventionné l’approvisionnement en armes de l’Ukraine depuis le début de l’invasion russe, même si les États membres pouvaient demander un fonds spécifique.

« Si vous demandez aux ministres des Affaires étrangères, ils seront probablement beaucoup plus positifs à ce sujet que si vous demandez aux ministres des Finances », a ironisé une source diplomatique à propos de l’initiative de Borrell, qui sera de toute façon débattue à Bruxelles dans les prochains mois. et il devra obtenir le feu vert des dirigeants européens.

Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, participera également par visioconférence, avec qui ils échangeront sur la Chine, après sa visite chez le géant asiatique le mois dernier et après la volonté affichée de l’Europe de développer ses propres relations avec le géant asiatique.

L’idée est que l’UE maintienne un dialogue stratégique avec Pékin à l’automne, lorsque Borrell espère pouvoir se rendre en Chine après avoir vu la visite annulée deux fois, une étape avant la tenue d’un sommet avec les autorités chinoises, après que le dernier ait été à distance en mars 2022.