MADRID, 23 déc. (EUROPA PRESS) –
Le WWF a critiqué la position adoptée par les États membres de l’Union européenne sur la révision de la directive sur la protection de l’environnement et a déploré « qu’ils aient l’intention d’abaisser les peines pour les crimes contre la nature ».
De l’avis de l’ONG, les peines de prison maximales convenues par les ministres de la justice sont « trop faibles » pour dissuader ces crimes. Par exemple, il indique que la peine est réduite de 4 à 3 ans de prison pour les crimes contre la faune par rapport à ce qui est proposé par la Commission européenne.
Le WWF prévient que « des peines aussi faibles entraînent des ressources insuffisantes à consacrer à la poursuite de ces crimes, et que les méthodes d’enquête, telles que les écoutes téléphoniques ou les perquisitions à domicile, qui sont utilisées dans d’autres crimes considérés comme graves, ne sont pas autorisées ».
Il estime également que la position des États membres de l’UE « affaiblit » les mesures visant à aider les autorités compétentes dans la lutte contre les délits environnementaux « telles que la suppression de la nécessité pour tous les États membres de protéger les personnes qui signalent des délits ou aident aux enquêtes ».
En tout état de cause, le WWF, avec les organisations Birdlife, Born Free, EEB, IFAW, Eurogroup for Animals et Humane Society International, considère qu’il est « positif » que les États membres proposent de doubler la liste des crimes établie dans la directive précédente, et aussi qu’ils reconnaissent le besoin de ressources, de formation, de prévention et d’amélioration de la coordination entre les autorités nationales compétentes.
Pour toutes ces raisons, l’ONG demande au Parlement européen d’adopter désormais « une position progressiste », de s’attaquer aux « points faibles » de la position du Conseil et de tenir compte des rapports d’avis préparés par les commissions parlementaires.
« Nous sommes déçus de voir de faibles niveaux d’ambition en matière d’harmonisation des sanctions, ainsi qu’un affaiblissement d’éléments tels que les stratégies nationales et la communication de données. Ces deux éléments pourraient conduire à des poches régionales de criminalité environnementale au sein de l’Union européenne. Il est il appartient maintenant au Parlement européen de combler les lacunes de la position du Conseil et de faire pression pour que des dispositions clés soient incluses », a déclaré Roselina Stoeva, responsable du projet SWiPE.
Considérant le cas de l’Espagne, le WWF souligne que la réforme actuelle du Code pénal sur la maltraitance animale, qui est toujours au parlement, est « une occasion unique de renforcer la lutte contre les crimes contre la faune ».
Pour cette raison, le WWF Espagne a suivi ce processus et a proposé divers amendements. Bien que la chasse illégale ou le trafic d’espèces protégées soient déjà des délits, l’ONG rappelle qu’à ce jour, aucun condamné n’a écopé d’une peine de prison, « même dans des cas aussi graves que l’empoisonnement massif d’espèces protégées ».
Parmi les propositions, WWF Espagne demande des peines accrues, afin que ces crimes qui détruisent la biodiversité ne restent pas impunis.