Les ONG ont accusé l’exécutif d' »inactivité » et ont par la suite contesté leur plan, le jugeant insuffisant
MADRID, 27 juillet (EUROPA PRESS) –
La Cour Suprême (TS) a rejeté les recours présentés par Greenpeace, Oxfam Intermón, Ecologistas en Acción-CODA et le Coordonnateur des ONG pour le Développement, entre autres, contre le Plan National Intégré Énergie et Climat 2021-2030 (PNIEC), approuvé par le gouvernement le 16 mars 2021, estimant qu’il est ajusté à la loi, non arbitraire, et suppose une intégration dans l’engagement pris par l’UE en la matière.
Les ONG ont demandé d’annuler partiellement le plan afin de ne pas dépasser une augmentation de 1,5 ºC de la température mondiale, et qu’en aucun cas la réduction des émissions, pour la période susmentionnée, ne soit inférieure à 55 % en 2030, par rapport à 1990.
Subsidiairement, les organisations environnementales ont demandé au tribunal de grande instance de déclarer la nullité de l’ensemble du plan, qui établissait l’atteinte d’un niveau de réduction des émissions de 23 % par rapport aux niveaux de 1990.
Dans un premier temps, les ONG ont assigné le Gouvernement en septembre 2020 pour son « inactivité » face au changement climatique et, lorsque l’Exécutif a lancé ce plan en mars 2021, elles l’ont contesté, estimant qu’il était insuffisant.
La Chambre contentieuse-administrative, dans une présentation du magistrat Wenceslao Olea, rejette leurs prétentions, estimant que l’Accord de Paris, sur lequel les ONG sont fondées, implique des obligations assumées par toutes les parties, également par l’Espagne, à qui elle dit que sa non- la conformité n’est pas à blâmer car elle a été intégrée à l’engagement pris au niveau de l’UE, qui est celui qui a conduit les plus grands engagements contre le changement climatique pris dans la capitale française en 2016.
« Il ne semble pas que cette décision d’intégration dans les critères de l’UE puisse être qualifiée d’arbitraire pour que, par la décision qui nous est demandée, nous puissions la révoquer », a déclaré la Cour suprême.
« En somme, il ne semble pas que la décision de l’administration espagnole, dans l’exercice légitime de la direction de la politique nationale et internationale que lui confère la Constitution, puisse être qualifiée d’arbitraire, bien au contraire », ajoute-t-il.
« EN PLEINE HARMONIE » AVEC L’UE
Pour la Cour de cassation, « il est vrai que tant la Convention de Paris que le règlement communautaire constituent des limites minimales », bien qu’elle nuance que « cette limite implique le respect des engagements, certes généraux et non précisés, pris dans l’Accord, de telle manière que la politique suivie par le gouvernement et l’administration de notre pays est d’assumer, comme l’autorise l’accord, les engagements en tant que membre de l’UE et sous réserve de ses critères ».
Ainsi, il précise que, si maintenant les limites d’émission étaient modifiées dans le pourcentage réclamé par les ONG -ce qui serait autorisé par l’Accord et la réglementation communautaire-, « l’État espagnol imposerait la renégociation d’une politique conçue, en pleine harmonie, dans toute l’UE, c’est-à-dire qu’elle affecterait même les compétences internationales, certainement particulières dans le cas de l’UE, du gouvernement ».
Comme les ONG l’ont souligné dans une déclaration pour délibérer et statuer sur leur procès devant la Cour suprême, il s’agit du premier du genre en Espagne et « s’inscrit dans le sillage d’autres processus judiciaires en Europe », en référence aux Pays-Bas, à la France ou l’Allemagne, où la justice a condamné les États et les a « contraints à agir avec une plus grande ambition climatique ».