Le taux minimum de 15% pour les grandes entreprises et les règles contre la fraude dans les paiements transfrontaliers entrent en vigueur

Le nouveau taux minimum mondial d’impôt sur les sociétés de 15 % pour les sociétés multinationales et les grands groupes d’entreprises ainsi que les nouvelles règles de l’UE visant à lutter contre la fraude à la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sur les paiements transfrontaliers sont entrés en vigueur début janvier.

Concrètement, le taux minimum d’impôt sur les sociétés, en vigueur depuis ce mercredi, s’appliquera aux groupes multinationaux d’entreprises et aux grands groupes nationaux de l’UE, dont les revenus financiers cumulés dépassent 750 millions d’euros par an.

Ces règles seront obligatoires pour tout grand groupe, tant national qu’international, possédant une société mère ou une filiale dans un État membre de l’UE.

La directive comprend un ensemble commun de règles sur la manière de calculer et de collecter un impôt supplémentaire dû dans un pays particulier, où le taux d’imposition effectif est inférieur à 15 %.

Si une filiale n’est pas soumise au taux minimum en vigueur dans un pays étranger dans lequel elle est implantée, l’État membre de la société mère appliquera également à cette dernière un impôt supplémentaire.

En outre, la directive garantit une fiscalité efficace dans les situations où la société mère est située en dehors de l’UE, dans un pays à faible niveau d’imposition qui n’applique pas de règles équivalentes.

Grâce à cette législation, l’UE a rempli son engagement d’être l’un des premiers territoires à appliquer la réforme fiscale de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), car elle garantit qu’un niveau minimum global d’imposition des sociétés est l’un des deux axes de travail de l’accord mondial de l’organisation.

RÈGLES CONTRE LA FRAUDE À LA TVA

Dans le même temps, de nouvelles règles visant à lutter contre la fraude à la TVA fourniront aux administrations fiscales des États membres des informations de paiement qui leur permettront de détecter plus facilement la fraude, avec un accent particulier sur le commerce électronique, particulièrement sujet au non-respect des règles.

Le nouveau système tire parti du rôle clé joué par les prestataires de services de paiement tels que les banques, les établissements de monnaie électronique, les établissements de paiement et les services de mandat postal, qui facilitent ensemble plus de 90 % des achats en ligne dans l’UE.

À partir du 1er janvier, ces prestataires de services de paiement devront suivre les destinataires de paiements transfrontaliers et, à partir du 1er avril, transmettre des informations aux administrations des États membres sur ceux qui reçoivent plus de 25 paiements transfrontaliers en même temps.

Ces informations seront ensuite centralisées dans une nouvelle base de données européenne créée par la Commission européenne où elles seront stockées, agrégées et recoupées avec d’autres données.

Toutes les informations du système central d’information sur les paiements électroniques seront ensuite proposées aux États membres via Eurofisc, le réseau européen de spécialistes de la fraude à la TVA lancé en 2010, facilitant l’analyse des données et l’identification des vendeurs en ligne qui ne respectent pas les obligations en matière de TVA, même en le cas des entreprises hors UE.