SÉVILLE, 3 octobre (EUROPA PRESS) –
Les professionnels du secteur naval ont plaidé pour « des synergies entre les chantiers navals publics et privés » dans le cadre du IVe Congrès ibéro-américain d’ingénierie navale, qui a tenu sa première journée ce mardi et se poursuivra jusqu’au jeudi 5 octobre, et à leur tour ils ont critiqué « l’incertitude » des réglementations promues depuis Bruxelles.
C’est ce qu’ont souligné les experts du panel intitulé « Réparation navale et armateurs face au défi de la transformation et de la conformité réglementaire », animé par le président du Groupe Suardiaz, Juan Riva.
Au début de l’événement, la directrice générale de l’Association des armateurs espagnols (Anave), Elena Seco, a pris la parole la première, critiquant qu' »il n’y a aucun moyen » d’atteindre les objectifs fixés au sein de l’Union européenne (UE), et précise que « des navires seront intégrés au marché qui s’adaptera constamment, selon les réglementations en vigueur à tout moment ».
Dans le même ordre d’idées, le Seco a prévenu que la législation européenne est « imprévisible, on ne sait pas où elle va nous mener ». « Ils vous disent d’acheter des bateaux à gaz mais ils ne mettent pas en place les mesures nécessaires pour utiliser les bateaux à gaz, ils ne les mettent pas en place, ils vous guident sur un chemin sans en avoir la moindre idée », a-t-il ajouté.
De même, la directrice générale de l’Anave a rapporté que la Commission européenne a approuvé deux milliards d’euros et 20 millions de droits d’émission réservés au secteur du transport maritime, et en ce sens elle a exigé que « cet argent soit orienté pour pouvoir réaliser de grandes et les petits investissements », même si au niveau européen « c’est compliqué car cela augmente la bureaucratie », a-t-il souligné.
Enfin, le Seco a expliqué qu’il a transféré les revendications au ministère des Transports et espère pouvoir « disposer d’un ensemble de mesures permettant aux armateurs nationaux de rivaliser sur un pied d’égalité ».
Pour sa part, le président-directeur général d’Astican et Asstander (Espagne) et Astibal (Panama), Germán Suárez, a déclaré que dans les cinq prochaines années, il y aura deux mille navires qui devront être renouvelés dans le monde entier, et « il y a pas assez de chantiers navals ». « Trois cents sont en activité pour réaliser de nouvelles constructions, mais 80% des nouvelles commandes sont exécutées dans 80 chantiers navals », a-t-il précisé.
En outre, a poursuivi Suárez, « en matière de réparation et de transformation navale, les armateurs ne s’adressent pas à n’importe quel chantier naval, mais à ceux qui sont capables de leur apporter la tranquillité d’esprit face à la grande incertitude qui existe ».
En ce sens, il a signalé que son entreprise a participé à une initiative où « nous avons créé un groupe de travail disciplinaire, étant le seul chantier naval au sein de ce groupe, où ce que nous voulons est de donner aux armateurs de taille moyenne, en fonction des routes , le type de navire ou le type de cargaison, l’option la plus efficace ».
« Dans des bureaux remplis de gens qui ne touchent pas à la réalité, on dit ce qui est oui ou ce qui ne l’est pas. Cela me semble une plaisanterie », a conclu le président-directeur général d’Astican et Asstander (Espagne) et Astibal (Panama).
D’autre part, le vice-président d’Astivik (Colombie), Jaime Sánchez, a critiqué le fait que le gouvernement colombien « n’a pas généré une politique qui encourage le développement de l’industrie des chantiers navals », et a souligné qu’« il y a un manque de des politiques qui nous permettent de croître.
De même, Sánchez a assuré que le transfert de connaissances, de science et de technologie est « primordial ». « Il doit y avoir une synergie entre les secteurs maritime et énergétique pour continuer à rechercher des alternatives durables aux carburants, mais avec l’injection de ressources de l’État, car tout cela profite aux armateurs, aux chantiers navals et à la planète en général », a-t-il conclu.
Enfin, le directeur de Navantia Reparaciones Bahía de Cádiz (Espagne), Antonio Domínguez Abecia, a souligné que dans le secteur de la réparation « nous percevons de l’incertitude », et a déclaré à son tour qu’il s’agit d’un défi « énorme » auquel « nous tous sont confrontés, pas seulement les motoristes.
» Face à cette préoccupation, nous recevons des demandes en attendant que la technologie soit plus mature dans ce domaine. Les armateurs nous demandent quelques mesures complémentaires à celles qui viendront plus tard, comme la lubrification de l’air pour les grands navires de croisière ou les turbines d’aspiration dans les grands pétroliers, » a souligné Domínguez.
Enfin, le directeur de Navantia a souligné qu’en tant qu’entreprise publique « nous assumons notre rôle d’entreprise motrice », et dans cette ligne il a souligné que le chemin de la durabilité « est un chemin qui doit être suivi ». « La réglementation, bien qu’irrégulière, sera le moteur de la technologie et nous rechercherons des solutions à la fois durables et rentables », a-t-il conclu.