Le Parlement européen veut obliger les médias à déclarer leur propriété et limiter la publicité institutionnelle

BRUXELLES, 3 octobre (EUROPA PRESS) –

Le Parlement européen appellera à plus de transparence concernant les groupes économiques qui contrôlent les médias, à limiter la publicité institutionnelle et à protéger efficacement les journalistes contre l’ingérence du gouvernement et les attaques de logiciels espions.

C’est ce qu’a accepté le Parlement européen dans sa position de négociation face aux négociations sur la loi européenne sur la liberté des médias, avec laquelle l’Europe veut renforcer la transparence et l’indépendance des médias face aux risques qui portent atteinte à la liberté de la presse.

Pour commencer, les députés estiment qu’il est important de connaître les structures qui sous-tendent la propriété des médias, c’est pourquoi ils demandent d’imposer davantage de transparence et de mesures de contrôle concernant les revenus de la publicité institutionnelle et le soutien financier reçu des administrations publiques et des pays tiers étrangers de l’UE.

Dans le cas des médias publics, la proposition de consensus préconise de garantir leur financement « adéquat, durable et prévisible » et, dans le cas des médias privés, elle propose de limiter la publicité institutionnelle attribuée à un seul média afin qu’elle ne dépasse pas 15 % du budget publicitaire total alloué par l’autorité dans un pays de l’UE, ainsi que de rendre publics les critères d’attribution des fonds publics.

Pour protéger les journalistes, le Parlement européen négociera pour interdire les ingérences extérieures, y compris en limitant les logiciels espions contre les informateurs afin que leur utilisation soit « une mesure de dernier recours, au cas par cas, et avec autorisation judiciaire ».

En matière numérique, les parlementaires souhaitent impliquer les grandes plateformes afin que la modération des contenus ne porte pas atteinte à la liberté des médias. En ce sens, ils demandent un mécanisme pour gérer les ordres de suppression de contenu.

De même, ils proposeront que la loi favorise la création d’un observatoire des médias au niveau européen, indépendant de la Commission européenne et qu’il y ait des groupes d’experts qui conseilleraient le comité. Une fois la position du Parlement européen approuvée, les négociations seront lancées avec les Vingt-Sept pour donner une forme définitive à la loi.