Le procureur de l'AN demande à la CJUE que les entreprises garantissent aux femmes et aux hommes les mêmes indemnités de déplacement

MADRID, le 21 mars. (EUROPA PRESS) –

Le procureur du Tribunal National Manuel Campoy Miñarro a demandé à la Cour de Justice de l'Union Européenne (CJUE) de déclarer l'existence d'accords dans les entreprises qui permettent à des groupes professionnels avec une majorité de personnes d'un sexe, un montant moindre en raison de régimes de déplacement , que ceux constitués d’une majorité de personnes de l’autre sexe.

En ce sens, le procureur a conclu que la CJUE doit juger que l'article 14.1.c) de la Directive 2006/54/CE du Parlement européen et du Conseil, du 5 juillet 2006, relative à l'application du principe de l'égalité des chances et l'égalité de traitement entre hommes et femmes en matière d'emploi et de profession.

Ceci, comme il l'a expliqué, « doit être interprété dans le sens qu'il s'oppose à ce qu'un employeur indemnise un groupe de salariés pour une partie des dépenses qu'ils doivent couvrir en déplacement professionnel avec un montant inférieur à celui perçu pour le même concept par un autre groupe de salariés, lorsque cela désavantage particulièrement les personnes d’un sexe par rapport aux personnes de l’autre sexe ». « Bien que cette différence de traitement résulte des dispositions de deux conventions collectives négociées entre l'employeur et différents syndicats », a rapporté la Cour nationale dans un communiqué.

L'objectif de l'audience tenue à la CJUE le 19 mars 2024 était de résoudre la question préjudicielle C-314/23 de la CJUE. Air Nostrum, soulevée par la Chambre Sociale du Tribunal National, concernant l'inégalité de traitement entre les femmes et les hommes en raison des différences dans les indemnités de déplacement, conséquence de l'existence de deux conventions collectives différentes.

Les conventions collectives existant dans l'entreprise reconnaissent des indemnités de déplacement inférieures pour le groupe du personnel de cabine (TCP) par rapport au groupe des pilotes. Le rapport en pourcentage par sexe des travailleurs féminins et masculins dans l'entreprise entre les deux groupes est inverse : 94% des TCP sont des femmes contre 6% d'hommes, tandis que 93,71% des pilotes sont des hommes contre 6,29% de femmes.

Le tribunal espagnol a demandé à la Cour européenne si les différences extra-salaires pour les indemnités de déplacement sont contraires au droit de l'Union européenne en raison de l'existence d'une discrimination indirecte entre les femmes et les hommes ou si, au contraire, elles sont justifiées parce qu'elles ont leur origine dans le exercice du droit de négociation collective au sein de l’entreprise.