MADRID, 3 octobre (EUROPA PRESS) –
Le président tunisien, Kais Saied, a annoncé ce lundi avoir rejeté les fonds alloués par l’Union européenne à la migration, estimant qu’il s’agit de « charité » en raison du montant.
Saied, lors d’une rencontre avec son ministre des Affaires étrangères, Nabil Ammar, au Palais de Carthage, a souligné que « la Tunisie, qui accepte la coopération, n’accepte rien qui ressemble à la grâce ou à la charité », puisqu’elle affirme que le peuple tunisien « ne veut pas » accepter la sympathie si elle est « sans respect ».
« Par conséquent, la Tunisie rejette ce qui a été annoncé ces derniers jours par l’Union européenne », a déclaré le président, selon un communiqué de la présidence tunisienne publié sur son profil du réseau social Facebook.
Ainsi, a-t-il expliqué, ce refus « n’est pas dû au montant négligeable » des fonds, mais parce que « cette proposition va à l’encontre » de l’accord signé et « de l’esprit qui a régné lors de la Conférence de Rome » en juillet.
Enfin, il a souligné que son gouvernement « met tout en œuvre pour démanteler les réseaux criminels qui font le trafic d’êtres humains et d’organes ».
Le mémorandum d’accord conclu entre la Tunisie et Bruxelles prévoyait que les autorités tunisiennes mettraient fin à la migration irrégulière vers l’Europe en échange de plus de 100 millions d’euros. Cet accord n’a pas été sans controverse en raison du rôle qu’il donne au régime Saied et des critiques sur le traitement réservé par la Tunisie aux migrants cherchant à rejoindre l’Europe.
Bruxelles assure que l’accord évitera de nouveaux drames en Méditerranée et qu’il est contraint par la « tendance actuelle » des flux en Afrique du Nord. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui a effectué deux visites en Tunisie pour conclure l’accord, l’a défendu et l’a décrit comme un exemple pour de futurs accords avec d’autres pays d’origine et de transit des migrants.