Le Premier ministre grec affirme que le pacte sur la migration et l’asile mettra à l’épreuve la « crédibilité » de l’UE

Le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, a assuré lundi que l’accord sur le Pacte européen sur la migration et l’asile conclu fin décembre mettra à l’épreuve « la crédibilité même de l’Union européenne ».

« En tant que défi essentiellement européen, les flux migratoires vers notre continent européen nécessitent également une solution européenne. Une solution qui signifie avant tout la coopération, l’action commune des États membres, de la Commission européenne, de toutes les institutions européennes, face d’un problème commun », a-t-il soutenu.

Mitsotakis a ainsi rappelé que l’accord convenu par les négociateurs du Parlement européen et du Conseil est une étape « très importante », car il permet de doter l’UE des « outils nécessaires » pour faire face à la crise, la première priorité étant « le démantèlement les réseaux de traite illégale des êtres humains ».

Le Premier ministre grec a également profité de l’occasion pour faire le point sur le rôle joué par la Grèce tout au long de l’année. « Je pense que nous avons mieux géré cette pression migratoire internationale croissante que nombre de nos partenaires », a-t-il déclaré.

En ce sens, il a expliqué que les débits de la mer Égée ont été inférieurs à ceux de la Méditerranée centrale et à ceux des Balkans occidentaux, une réduction qu’il a attribuée en partie à une « meilleure coopération » avec son voisin turc.

D’autre part, il s’est opposé à « l’instrumentalisation de la crise des réfugiés » et à ceux qui « cultivent l’hostilité et la xénophobie » à travers le populisme, qui « impute tous les problèmes de la société à cet étranger anonyme ».

« Certains ont tenté de profiter des drames humains et d’attaquer délibérément notre pays, Frontex, l’Union européenne (…) Ils ont tort. Une politique d’immigration équitable ne signifie pas des frontières ouvertes ou inexistantes. Cela signifie des règles, de l’humanité et sensibilité », a ajouté.

Ses propos interviennent après une rencontre avec la commissaire européenne à l’Intérieur, Ylva Johansson, avec laquelle il a discuté des dernières mesures prises par la Grèce en matière de politique migratoire, ainsi que d’autres questions, comme la guerre dans la bande de Gaza.

Les nouvelles règles, qui doivent encore être approuvées par la session plénière du Parlement européen et des Vingt-sept pour être formellement adoptées, mettent fin à des années de dures négociations entre les États membres eux-mêmes pour convenir d’un équilibre entre « solidarité » avec les pays en première ligne, comme l’Espagne, l’Italie ou la Grèce, et la « responsabilité » qu’ils exigent de ces autres partenaires avec la crainte de mouvements secondaires.

La solution est un mécanisme de « solidarité flexible » qui obligera les Vingt-Sept à répondre à un partenaire dépassé par l’arrivée de migrants, soit en relocalisant une partie des arrivés sur leur territoire, soit en versant une indemnité forfaitaire pour chaque migrant qui ils rejettent.

L’objectif est de transférer au moins 30 000 migrants chaque année, mais les pays peuvent refuser d’accueillir une partie des personnes accueillies en échange d’une indemnisation de 20 000 euros pour chaque transfert refusé ou de moyens ou fonds de valeur équivalente.