Il considère qu’il s’agit d’un instrument « obsolète », mais rejette une marche en solo pour des raisons de sécurité juridique.
Le PP défendra jeudi au Congrès le report de la sortie de l’Espagne du Traité sur la Charte de l’énergie (TCE), que le gouvernement veut accélérer, car il est favorable à la négociation d’un retrait coordonné avec le reste des États de l’Union européenne afin de garantir « une plus grande sécurité juridique ».
Concrètement, le Groupe Populaire défendra un amendement à l’intégralité présenté à la plainte du gouvernement contre le Traité de la Charte de l’énergie de Lisbonne de 1994, un accord multilatéral dont font partie la majorité des États membres de l’UE et de la Communauté européenne de l’énergie atomique (Euratom). et dont le Gouvernement veut sortir pour ne pas s’adapter aux objectifs de la transition énergétique.
Même si le PP partage l’avis du Parlement européen et estime que la Charte est un « instrument obsolète qui ne sert pas les intérêts de l’Union européenne », il rappelle également que le Parlement européen estime qu’une « sortie coordonnée » avec le reste de l’Union européenne les États membres de l’Union européenne doivent avoir « plus de force dans les négociations de retrait ».
« Un retrait coordonné avec le reste des pays de l’Union nous apporterait une plus grande sécurité juridique en tant que pays et nous ramènerait à la centralité énergétique européenne, nous éloignant des exceptions actuelles », justifie le PP dans son amendement, collecté par Europa Press.
Mais ce n’est pas la seule raison pour laquelle le Groupe Populaire demande le report du départ de l’Espagne. Ils allèguent également que le traitement par la procédure d’urgence effectué par le gouvernement « n’est pas suffisamment étayé ».
ILS INDIQUENT LES PRIMES AUX RENOUVELABLES
Le Gouvernement a justifié la procédure d’urgence car les dénonciations du traité prennent effet au bout d’un an et a jugé opportun d’accélérer les procédures pour sortir « le plus tôt possible ». Mais le PP indique que les dispositions du TCE relatives aux investissements continueront à s’appliquer pendant 20 ans une fois le traité dénoncé.
Et l’une des raisons pour lesquelles le gouvernement a voulu se retirer de la Charte de l’énergie était d’éviter des réclamations de plusieurs millions de dollars de la part d’investisseurs étrangers dans les infrastructures énergétiques protégées par le traité, notamment celles liées aux combustibles fossiles. L’Exécutif a dénoncé que la Charte de l’énergie est la base juridique pour laquelle 51 arbitrages ont été déposés contre l’Espagne pour une valeur de plus de 10 milliards d’euros.
Toutefois, le PP indique que ces arbitrages ont eu lieu pour violation de l’article 10 du traité, relatif à la promotion, à la protection et au traitement des investissements, à travers les primes aux énergies renouvelables approuvées sous le gouvernement de José Luis Rodríguez Zapatero et qui ont créé « une bulle de grands rendements pour les investisseurs. »
« Le TCE n’a pas protégé les investissements dans les combustibles fossiles en Espagne, mais a protégé d’importants fonds internationaux en raison de l’incertitude juridique promue par le gouvernement espagnol, principalement en 2010 », dénonce le PP.
PLUSIEURS PAYS ONT DÉJÀ ANNONCÉ LEUR DÉPART
L’Espagne n’est pas le seul pays à vouloir quitter ce traité. Et, 30 ans après sa signature, l’accord a provoqué le rejet de plusieurs États membres pour non-adaptation aux objectifs de la transition énergétique.
Outre le Parlement européen, la Commission européenne a également demandé l’année dernière le retrait de ses membres respectifs de l’accord et des pays comme la Pologne, la France, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Slovénie et le Luxembourg ont déjà demandé leur départ.