Le Parlement européen critique l’intention de Bruxelles d’éliminer le chalutage d’un tiers des mers de l’UE

Seuls la gauche et les Verts européens défendent le plan d’action pour protéger les réserves marines

BRUXELLES, le 11 mai. (PRESSE EUROPÉENNE) –

Le Parlement européen a montré son rejet du plan d’action de la Commission européenne pour la protection des écosystèmes marins, qui propose l’élimination progressive du chalutage des zones marines protégées de l’Union européenne -un tiers des mers communautaires-, car il considère qu’il n’a aucune base scientifique et est discriminatoire à l’égard du secteur de la pêche.

C’est ce qu’ont affirmé ce jeudi lors d’un débat parlementaire les « populaires », socialistes et libéraux européens, ainsi que les groupes d’extrême droite des conservateurs et réformistes et Identité et démocratie, qui ont appelé à des alternatives « réalistes » à cette proposition, tout en les groupes de gauche et des Verts européens l’ont défendu en rappelant que les océans ne sont pas une source inépuisable de ressources.

De son côté, le commissaire européen à l’environnement, aux océans et à la pêche, Virginijus Sinkevicius, a défendu la nécessité de garantir un équilibre entre les engins de pêche et les populations marines et a rappelé que la proposition de la Commission n’est pas « juridiquement contraignante », mais qu’elle exhorte les États membres à tirer mettre en place des plans de préservation de la biodiversité marine et respecter les engagements politiques en la matière.

« Le secteur se sent discriminé, trahi et, en plus, il a raison », a déclaré l’eurodéputé « populaire » Gabriel Mato, qui a souligné que la Commission « vient de démolir le pont avec les pêcheurs », qui ont lancé un « cri unanime » contre des politiques qui, selon lui, manquent de fondement scientifique, d’évaluation d’impact ou d’alternative pour les familles qui « dépendent de cet art ancestral ». « La protection de l’environnement est importante, mais celle des pêcheurs l’est aussi », a-t-il ajouté.

Dans des termes similaires, l’eurodéputée socialiste Isabel Carvalhais a appelé à des « objectifs réalistes » basés sur des études scientifiques et d’impact qui abordent une « dimension sociale et économique » afin de créer une stratégie « adéquate » pour la transition vers une pêche « moins destructrice ». et a averti que « ceux qui pensent que ce combat réussira sans la solidarité nécessaire avec les communautés de pêcheurs ont tort ».

Il a également fait allusion au manque d’études d’impact Izaskun Bilbao, des libéraux européens, qui a réaffirmé que le plan bruxellois d’élimination du chalutage des aires marines protégées « menace un secteur avec lequel rien n’a été consulté », Pour cette raison, il a demandé de consulter les pêcheurs pour continuer à progresser dans « la durabilité et la résilience ».

« Nous devons veiller aux intérêts des pêcheurs parce que le peuple nous a choisis, pas le poisson », a ironisé Ladislav Ilcic, du groupe d’extrême droite des Conservateurs et Réformistes européens, qui a demandé à l’exécutif communautaire de « respecter pêche » parce que son plan d’action « se concentre uniquement sur l’environnement et suscite beaucoup d’inquiétudes chez les pêcheurs.

La députée européenne Rosanna Conte, du groupe d’extrême droite Identité et Démocratie, a été plus directe, qui a revêtu une veste ornée des filets utilisés dans le chalutage pour accuser la Commission de vouloir « mettre fin à tout le secteur » tout en appelant l’Action Prévoyez une « arme de jet ». « Nous sommes du côté des pêcheurs », a-t-il souligné.

PLAIDOYERS DU PLAN D’ACTION

En revanche, Ska Keller, députée des Verts européens, a rappelé que les océans « ne sont pas une ressource infinie, mais ont plutôt leurs limites », pour laquelle elle a exhorté l’UE « à faire ses devoirs » en matière de protection marine « avant pointant du doigt d’autres pays. « La protection des mers commence ici, avec de vraies actions. Nous savons ce que nous devons faire mais nous devons en avoir la volonté politique », a-t-il ajouté.

Dans le même ordre d’idées, Anja Hazekamp, ​​​​de la Gauche européenne, a souligné que si le capitaine Nemo, le protagoniste du roman de Jules Verne « 20 000 lieues sous les mers », se lançait aujourd’hui dans son aventure, « il ne trouverait que du plastique et ordures ». « Nous sommes les monstres », a-t-il ajouté, avant d’avertir qu' »un bout de papier ne suffit pas » et d’exhorter « à protéger les réserves marines pour mettre fin aux subventions au chalutage ».