Décharge approuvée mais les députés s’inquiètent du contrôle des fonds de relance et de résilience de l’UE

  • Un système plus léger de vérification des fonds de relance de l’UE pourrait conduire à des abus
  • Les États membres de l’UE doivent respecter l’État de droit pour recevoir des fonds de l’Union
  • Appel à de nouvelles règles régissant l’accès des ONG aux institutions de l’UE
  • Décharge accordée à tous les organes de l’UE à l’exception du Conseil européen

Mercredi, le Parlement européen a approuvé la mise en œuvre du budget 2021 de l’UE pour la plupart des institutions de l’UE, à l’exception du Conseil européen.

La plupart des dépenses de l’UE sont gérées par la Commission européenne, dont les performances budgétaires ont été approuvées par le Parlement européen avec 421 voix pour, 151 contre et 5 abstentions. En 2021, le budget de l’UE a augmenté d’environ 30 % par rapport à 2020, principalement en raison des fonds dépensés dans le cadre du programme Next Generation EU pour lutter contre les effets de la pandémie de COVID-19.

Critères vagues, contrôles faibles, destination inconnue

Dans une résolution accompagnant la décision de décharge de la Commission (adoptée par 460 voix contre 129 et 49 abstentions), les députés s’inquiètent des options limitées dont dispose l’UE pour vérifier comment l’argent de la facilité de récupération (FRR) est utilisé. Comme il a été mis en place « sous pression du temps », les exigences de contrôle sont plus légères que celles des autres programmes de l’UE et dépendent davantage des autorités nationales, qui dans certains cas sont « trop ​​sujettes aux erreurs et peu fiables ». Les députés mettent en garde contre les risques d’abus, de fraude et de criminalité organisée et demandent à la Commission de renforcer les contrôles sur les systèmes de contrôle interne des États membres afin de prévenir et de détecter la fraude, la corruption et les conflits d’intérêts.

La Commission doit s’assurer que le financement du RRF remplit véritablement son objectif, déclarent les députés, préoccupés par les « premières indications » selon lesquelles, dans certains pays de l’UE, les fonds du RRF pourraient être utilisés pour remplacer les dépenses nationales régulières plutôt que pour les réformes et les investissements prévus dans le RRF national des plans.

La résolution soulève des questions quant à l’évaluation par la Commission de la conformité nationale avec «jalons et objectifs‘ (critères conditionnels pour que les pays de l’UE reçoivent des paiements RRF) et souligne leur manque de clarté et de définitions comparables. Les députés demandent à la Commission de s’abstenir d’évaluer cette conformité « sur la base de négociations politiques ».

Conditionnalité de l’état de droit

Les députés insistent sur le fait que Les fonds de l’UE doivent être retenus aux pays de l’UE qui renversent l’État de droit. Ils se félicitent de l’application du mécanisme de conditionnalité de l’État de droit dans le cas de la Hongrie, avec le gel de 55 % des programmes de la politique de cohésion du pays. Ils notent toutefois que « les faits auraient justifié le gel de 100% ». La Commission devrait surveiller en permanence la situation de l’État de droit en Hongrie et en Pologne et maintenir les fonds gelés « tant que les violations de l’État de droit menacent la bonne gestion financière ». du budget de l’Union ».

Liste noire des ONG exclues de l’accès aux fonds et institutions de l’UE

Pour s’assurer que les fonds de l’UE ne financent que des organisations qui respectent strictement les valeurs de l’UE, les députés proposent qu’une liste noire publique des organisations non gouvernementales (ONG) qui se livrent à des activités telles que le discours de haine, l’incitation au terrorisme, l’extrémisme religieux ou l’utilisation abusive des fonds de l’UE soit établie mis en place pour les empêcher d’accéder aux institutions de l’UE. Ils souhaitent également que la Commission propose un nouveau règlement sur les ONG qui fixe les conditions de réception des fonds de l’UE et l’obligation de déclarer les sources de financement ainsi que les activités réalisées pour le compte d’acteurs étrangers.

Devis

Avant le vote co-rapporteur pour la décharge de la Commission Monika Hohlmeier (PPE, DE) se sont plaints qu’il n’y a « toujours pas d’informations sur la part de l’argent du FRR qui a atteint l’économie réelle », ni suffisamment de coopération significative avec les régions, pour s’assurer qu’elles bénéficient du FRR. « J’ai l’impression que l’ambition lors du lancement du RRF a largement dépassé la réalité de sa mise en œuvre sur le terrain », a-t-elle déclaré.

Co-rapporteur pour la décharge de la Commission Jeroen Lenaers (PPE, NL) a déclaré: « Nous demandons à la Commission d’établir un mécanisme efficace pour garantir que les activités des ONG s’alignent sur les valeurs de l’UE », a déclaré le co-rapporteur Lenaers. « Nous restons profondément préoccupés par la situation de l’État de droit dans plusieurs États membres, qui non seulement sape la démocratie, mais fait également peser des risques importants sur le budget de l’Union européenne. Nous sommes particulièrement préoccupés par la Hongrie, où la corruption et un système de passation des marchés publics opaque doivent être combattus par des réformes dans le cadre du mécanisme de conditionnalité.

Décharge pour les autres institutions et organes de l’UE

Le Parlement a donné décharge à toutes les institutions de l’UE, au Fonds européen de développement, à toutes les agences de l’UE -y compris, pour la première fois depuis qu’il est opérationnel, le Parquet européen- et à neuf entreprises communes. .

Cependant, comme cela a été le cas pour chaque exercice depuis 2009, le Parlement a demandé le report de la décision de décharge sur le Conseil européen, l’invitant à reprendre les négociations de décharge et à trouver une solution qui respecte le rôle du Parlement dans la procédure de décharge. Le Parlement réévaluera le dossier du Conseil dans un délai de six mois.