Le niveau d’éducation de la population migrante en Espagne stagne depuis 20 ans, selon Funcas

MADRID, 23 mars (EUROPA PRESS) –

L’Espagne n’a pas été en mesure d’améliorer le niveau d’éducation des migrants au cours des dernières décennies depuis le début de ce siècle, depuis 2004. Ceci est dénoncé par la dernière étude réalisée par Funcas, analysant les données d’Eurostat, sous le nom de « Focus on Spanish Society ‘, et qui détermine que le pourcentage de migrants ayant fait des études supérieures en Espagne est relativement faible par rapport à la plupart des pays de l’Union européenne.

Ce document avertit que, contrairement à d’autres États membres de l’UE, l’Espagne n’a pas été en mesure d’améliorer le niveau d’éducation des migrants dans la fourchette analysée au cours des dernières décennies, c’est-à-dire ceux qui se trouvent actuellement dans la tranche d’âge maximale de la vie active (entre 25 et 54 ans ).

Plus précisément, il indique qu’en 2004, le pourcentage de la population née à l’étranger (entre 25 et 54 ans) ayant fait des études universitaires en Espagne était proche de 30 %, un niveau similaire à celui de pays comme la Suède, la Belgique et la Hongrie. , mais depuis lors, la plupart des pays européens ont réussi à augmenter cette proportion.

L’étude indique qu’entre 2004 et 2021 (dernière année pour laquelle Eurostat propose des statistiques), l’augmentation a été insignifiante en Espagne (de 29,1 % à 30,3 %) par rapport aux augmentations enregistrées en Hongrie (de 29,2 % à 38,6 %). Belgique (de 29,9% à 41,5%) et Suède (de 30,3% à 47,6%). En effet, il ressort qu’en 2021 le pourcentage de la population née à l’étranger (25-54 ans) résidant en Espagne avec un diplôme universitaire était inférieur à celui des Pays-Bas (42,5%), du Portugal (40,8%) ou de la France (37 %). 0,7 %), pays qui, en 2004, avaient des taux inférieurs à ceux de l’Espagne.

Les données montrent que le pays le plus performant à cet égard est l’Irlande, dont la proportion de la population née à l’étranger ayant fait des études supérieures est passée du niveau déjà élevé de 45,2 % en 2004 à 63 % il y a deux ans.

NIVEAUX D’ÉDUCATION INFÉRIEURS

En ce qui concerne la population née à l’étranger avec des niveaux d’éducation inférieurs (enseignement secondaire obligatoire ou inférieur), les résultats indiquent que la situation des pays était très différente au début du siècle et l’Espagne représentait, avec la Belgique, la France, l’Italie et le Portugal, la proportions les plus élevées, entre 40 % et 50 %.

Cependant, Funcas prévient que la plupart des pays européens ont réduit ce pourcentage –le Portugal de 25 points de pourcentage, l’Irlande de près de 20 points ou la Belgique et la France de plus de 10 points– tandis qu’en Espagne la baisse n’atteint pas quatre points (de 41,5 % à 37,8 %).

‘Focus on Spanish Society’ explique que la stagnation du niveau d’éducation des immigrés en Espagne est encore plus notable compte tenu des changements du niveau d’éducation de la population autochtone. Il ressort que parmi la population espagnole de souche (25-54 ans), la proportion de personnes ayant un niveau d’éducation inférieur a radicalement diminué au cours des premières décennies de ce siècle, passant de 50,2 % en 2004 à 30,8 % en 2021, tandis que la proportion de ceux qui ont obtenu des diplômes universitaires ont monté en flèche au cours de la même période, passant de 30,2 % à 48,2 %.

« Étant donné que le niveau d’éducation de la population autochtone d’une même tranche d’âge a considérablement augmenté entre 2004 et 2021, les écarts d’éducation entre la population autochtone et la population immigrée se sont creusés, contrairement à d’autres pays européens dans lesquels les niveaux d’éducation des deux la population autochtone et celle née à l’étranger se sont améliorées », dénoncent les experts.

DIFFÉRENCES SELON LE LIEU DE NAISSANCE

De même, l’étude appelle à prendre en compte que cette situation diffère fortement selon le lieu de naissance des étrangers. Selon les données des enquêtes sur la population active réalisées en 2022, la population née à l’étranger résidant en Espagne avec les performances éducatives les plus faibles provient d’Afrique.

En concreto, apunta que « tres cuartas partes de los migrantes africanos entre 25 y 54 años cuentan con estudios de enseñanza secundaria obligatoria o inferiores a este nivel, una quinta parte ha completado estudios post-obligatorios no terciarios y sólo el 6% ha obtenido un diplôme universitaire.

Pendant ce temps, les migrants nés dans les pays d’Amérique latine – le plus grand groupe d’immigrants résidant en Espagne – présentent une composition éducative plus équilibrée. Selon les données, 31% ont atteint un maximum d’enseignement secondaire obligatoire, une proportion qui coïncide avec celle des personnes ayant terminé l’enseignement secondaire post-obligatoire non universitaire, tandis que 24% ont obtenu un diplôme universitaire.