Le Nicaragua retire le placet au nouvel ambassadeur de l’UE après ses critiques à l’occasion de l’anniversaire des manifestations

MADRID, le 18 avr. (PRESSE EUROPÉENNE) –

Le Nicaragua a retiré ce mardi la place du nouvel ambassadeur de l’Union européenne dans le pays, Fernando Ponz, après que l’UE a dénoncé dans un communiqué la « répression systématique » du gouvernement de Daniel Ortega à l’occasion de l’anniversaire du début des manifestations de 2018 .

« Face à sa déclaration interventionniste, audacieuse et insolente de ce jour, qui entérine les positions impérialistes et colonialistes qui caractérisent l’Union européenne (…) le Nicaragua a décidé de suspendre le pli qui avait été accordé à M. Fernando Ponz », a-t-il indiqué dans un communiqué du ministre des Affaires étrangères, Denis Moncada.

En ce sens, Moncada a exprimé sa « condamnation » contre le « génocide historique » commis par l’Union européenne en même temps qu’il a exigé « justice et réparation » contre ses « crimes contre l’humanité et ses pillages virulents, cupides et rapaces » . de ses richesses, a recueilli le journal ‘La Prensa’.

Peu avant, le Service pour l’action extérieure de l’UE, dirigé par Josep Borrell, rappelait que le 18 avril 2018, des milliers de personnes « étaient descendues dans la rue pour exprimer leur revendication légitime en faveur des droits de l’homme, en particulier les droits civils et politiques, et pour exiger le retour de la démocratie ».

Au lieu « d’écouter et de respecter » leurs revendications, le régime d’Ortega a opté pour la répression, c’est pourquoi l’UE continue d’appeler à la libération de « tous les prisonniers politiques » et au « retour complet de l’Etat de droit » dans le pays. Amérique, où des dizaines d’organisations ont également été fermées.

« L’UE a régulièrement encouragé le gouvernement nicaraguayen à engager un dialogue authentique et inclusif avec la population concernant leurs revendications légitimes », a déclaré le bureau de Borrell, qui a proposé de collaborer aux efforts pour parvenir à « une solution démocratique, pacifique et négociée ».

Les manifestations de 2018 ont duré jusqu’en septembre et ont entraîné une escalade de la répression qui s’est soldée les années suivantes par plus de 200 arrestations de personnes contraires à la thèse du gouvernement. L’ONU estime que, depuis décembre 2018, plus de 3 100 organisations ont été fermées.