Andorre Endavant et Concòrdia exclues de l’accord
ANDORRE LA VIEILLE (ANDORRE) 1 (EUROPA PRESS)
Le gouvernement d’Andorre et huit des dix acteurs qui ont participé à la négociation du pacte d’État pour l’accord d’association avec l’Union européenne ont signé le « document de consensus » obtenu mardi.
C’est ce qu’a annoncé le chef du gouvernement, Xavier Espot, dans une conférence de presse à l’issue de la réunion dans laquelle il a détaillé que désormais tous les acteurs doivent soumettre le document à l’approbation de leurs exécutifs pour « le revalider définitivement ».
Espot a détaillé que le groupe parlementaire des Démocrates (parti auquel appartient le chef du gouvernement), celui de Ciutadans Compromesos (qui soutient l’Exécutif), le groupe social-démocrate (opposition), ainsi que le conseiller général non rattaché aux libéraux d « Andorre, Victor Pintos.
En outre, les trois partis sans représentation parlementaire ont également signé le document : Progressistes-SDP, Acció et Unió Laurediana.
D’autre part, le principal parti d’opposition, Concòrdia, comme il l’a déjà avancé lors de la dernière réunion, reste pour l’instant sur la touche jusqu’à ce qu’il ait fini d’analyser tout ce qui a été négocié jusqu’à présent avec l’UE.
Andorre Endavant, un autre parti d’opposition, ne fera pas non plus partie du pacte d’État qui, à l’issue de la réunion tenue il y a dix jours, a déjà annoncé qu’il n’avait pas l’intention de continuer dans le pacte car il ne partageait pas le type d’accord qui est en cours de négociation.
Le chef du gouvernement s’est montré confiant que Concòrdia finira par faire partie du pacte et a assuré qu’il continuerait à « tout mettre en œuvre » pour y parvenir.
De son point de vue, faire adhérer le principal parti d’opposition au pacte d’Etat serait « un très bon signe » pour les citoyens du pays comme pour les institutions européennes.
ACCORD
Le secrétaire d’État aux Relations avec l’UE, Landry Riba, a expliqué que le document est basé sur l’accord politique qui était en vigueur lors de la dernière législature, auquel ont été ajoutées des « modifications » proposées par les différents participants, et qui a finalement six points.
Ainsi, le pacte comprend une liste du contexte qui a conduit Andorre à négocier l’accord d’association avec l’UE, une explication du chemin qui a conduit à définir la relation entre les deux parties dans un accord d’association, ainsi que les grandes lignes qui font l’accord de partenariat.
Le point 4, ce sont les objectifs mêmes du pacte d’État, qui selon Riba sont « très larges » pour pouvoir en débattre et fixer le mandat de négociation que l’on souhaite donner à la délégation de négociation avant chaque tour.
Le point 5 précise la méthodologie de travail, les documents qui seront échangés dans le pacte et le fait que deux représentants pourront être désignés qui auront le droit de participer aux cycles de négociation en tant qu’observateurs.
Enfin, le point 6 envisage l’engagement d’agir loyalement pour avancer dans la négociation et obtenir « les meilleures positions » dans la négociation.
CALENDRIER
Espot a réitéré qu’il existe en ce moment une « fenêtre d’opportunité » pour conclure un accord positif pour la Principauté entre la fin de l’année et le début de l’année prochaine grâce à la présidence tournante espagnole du Conseil de l’UE.
Pour autant, il a précisé que « si ce n’est pas un bon accord », ils n’auront pas d’objection à prolonger la négociation, même au-delà des élections européennes avec les risques, a-t-il dit littéralement, que pour une future Commission cette négociation n’est pas une priorité.
Les deux représentants du gouvernement ont détaillé que sur les 25 annexes thématiques, l’équipe de négociation en a provisoirement clôturé 5 et 6 autres sont « sur le point » d’être achevées.
Dès septembre, les discussions sur les questions qui nécessitent un « arbitrage politique » reprendront, ont-ils rappelé.
MOUVEMENT DE PERSONNES
Espot et Riba ont également confirmé qu’afin de maintenir les hauts niveaux de sécurité dans le pays, basés sur un « contrôle systématique » des casiers judiciaires avant l’octroi du permis de séjour et de travail, ils veulent négocier une solution spécifique pour la Principauté.
La proposition d’Andorre prévoit que les employeurs contrôlent le casier judiciaire des travailleurs qu’ils embauchent pour des secteurs « sensibles » comme l’éducation, la santé, les services financiers ou certaines professions libérales.
Pour le reste des cas liés aux ressortissants de l’UE, un affidavit de casier judiciaire devra être soumis avec la demande de séjour.
Enfin, en matière de télécommunications, Espot a reconnu les « difficultés » à accepter la proposition de la Principauté d’Andorre Telecom de maintenir le monopole et d’étendre l’itinérance pendant une longue période transitoire, selon ses propos.
En ce sens, ils travaillent sur une solution « consensuelle » qui supprime le roaming et qui permette d’établir des garde-fous qui rendent très difficile la remise en cause du monopole, a-t-il littéralement expliqué.