Le débat des 27 sanctionnant les entreprises qui aident à contourner les restrictions imposées à la Russie, rien n’est décidé


Le Haut Représentant pour la politique étrangère de l’UE, Josep Borrell, et le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares – CONSEIL EUROPEEN/FRANCOIS LENOIR

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BRUXELLES, le 22 mai. (PRESSE EUROPÉENNE) –

Les États membres de l’Union européenne poursuivent ce lundi le débat sur la onzième série de sanctions contre la Russie qui vise à appliquer des mesures contre les entreprises de pays tiers qui aident à contourner les restrictions européennes à Moscou, ouvrant la possibilité d’imposer des mesures contre les entreprises chinoises, mais pas encore de décisions sur la table.

« Ce nouveau paquet de sanctions comporte des considérations spécifiques dont de nombreux pays voudront discuter », a expliqué le Haut Représentant de l’UE pour la politique étrangère, Josep Borrell, à son arrivée à la réunion des ministres des Affaires étrangères à Bruxelles. « La seule façon d’avancer avec ces choses est d’en discuter », a-t-il souligné.

La proposition de Bruxelles est de punir les entreprises russes et de pays tiers qui aident à échapper aux sanctions, un paquet qui est en principe soutenu par les pays de l’UE malgré le fait qu’une poignée d’États membres demandent à traiter ces mesures qui peuvent nuire aux relations commerciales et diplomatiques.

« Il y aura un débat pour savoir s’il est nécessaire d’ajouter de nouvelles sanctions et comment nous pouvons être plus efficaces dans l’application des sanctions. Nous ne parlerons pas de pays spécifiques mais des sanctions actuelles et de la possibilité qu’il y en ait d’autres », a déclaré le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, interrogé sur les implications de l’application de mesures contre la Chine.

De son côté, son homologue lituanien, Gabrielus Landsbergis, s’est défendu d’aller de l’avant avec le nouveau package. « Il est important de montrer que l’Europe est sérieuse avec les sanctions », a souligné le ministre, qui a insisté sur le fait qu’il s’agissait d’une question de crédibilité de l’action extérieure des Vingt-Sept.

« Nous avons payé un prix élevé pour les paquets de sanctions, et voir maintenant que les sanctions sont inefficaces et continuer à payer ce prix n’a pas de sens », a-t-il déclaré, soulignant que l’UE devait réagir au contournement des sanctions.

Son collègue suédois, Tobias Billstrom, a souligné que ce paquet nécessitera davantage de discussions entre les États membres. En tout cas, il a demandé de se concentrer sur la réponse à une invasion « coloniale et impériale » et d’exercer toutes les pressions possibles contre la Russie pour limiter la capacité de mener cette guerre. « C’est le onzième train de sanctions, ce n’est pas le premier et il s’agit de combler les vides laissés par d’autres lots », a-t-il fait valoir.

Pour le ministre tchèque, Jan Lipavsky, ce qui est pertinent, c’est d’avoir en place « des sanctions qui fonctionnent et qui s’appliquent aussi en dehors de l’UE ». « Je soutiens pleinement cette idée », a-t-il déclaré à propos de la nouvelle série de sanctions en cours de discussion par les Vingt-Sept.