Le CSIC et les États-Unis collaborent sur un projet d’amélioration du traitement du cancer basé sur des molécules synthétiques

SEVILLE, 13 juillet (EUROPA PRESS) –

Une équipe du CSIC participe à un projet européen qui développera des thérapies basées sur des molécules mimant les sucres des cellules pour attaquer les cellules cancéreuses. Le projet, doté de 2,7 millions d’euros par l’Union européenne (UE), permettra de développer de nouveaux traitements s’affranchissant de l’hétérogénéité inhérente au cancer.

Le CSIC a déclaré dans un communiqué que le projet européen GlyCanDrug débutera en 2024, une initiative qui réunira 15 leaders dans l’étude des sucres naturels présents dans les cellules pendant quatre ans. Parmi eux se trouve une équipe de l’Institute for Chemical Research (IIQ, CSIC-US), qui participera au développement de nouvelles molécules synthétiques avec lesquelles imiter les sucres qui entourent la surface cellulaire pour attaquer les cellules cancéreuses.

Le système immunitaire est prêt à se débarrasser des cellules anormales. Comme mécanisme de sécurité, les cellules saines intègrent des éléments reconnus par le système immunitaire, empêchant ainsi une attaque par erreur. Cependant, les cellules cancéreuses incorporent des molécules de sucre spécifiques qui permettent de manipuler ces mécanismes de sécurité, neutralisant finalement les attaques du système immunitaire.

Le chercheur principal du groupe IIQ participant au projet, Jesús Angulo, a déclaré que « le projet GlyCanDrug consiste à développer une nouvelle stratégie pour lutter contre le cancer : comprendre les sucres qui entourent la surface cellulaire afin d’attaquer les cellules cancéreuses. des médicaments potentiels attendus à base de molécules imitant les sucres naturels (glycomimétiques) sont développés ».

Les nouvelles molécules, selon ladite déclaration, seront basées sur les glycomimétiques susmentionnés, c’est-à-dire sur des molécules synthétisées en laboratoire afin d’imiter les sucres naturels présents dans la cellule. Ceux-ci permettront d’accéder à de nouveaux traitements de précision contre le cancer.

L’équipe IIQ, centre conjoint du CSIC et de l’Université de Séville, dirigera le domaine de la glycobiologie structurale, dont l’objectif est la caractérisation au niveau moléculaire des interactions entre les glycomimétiques synthétisés et un type d’enzymes (glycosyltransférases) , présents dans toutes les cellules, qui catalysent le transfert des molécules de sucre. Ces enzymes sont responsables de la synthèse des glycanes antigéniques (composés constitués d’un ou plusieurs sucres qui génèrent la production d’anticorps) associés au cancer.

De même, ils étudieront les interactions des enzymes avec des anticorps formés par plusieurs régions d’immunoglobulines, connues sous le nom de scFv et d’une grande pertinence en immunothérapie.

L’utilisation de la spectroscopie de résonance magnétique nucléaire (RMN) à haute résolution et de la chimie computationnelle, dans le but d’élucider les bases moléculaires desdites interactions biomoléculaires, permettra le développement de meilleurs médicaments basés sur l’inhibition des glycoenzymes susmentionnées, actives dans les processus cancéreux. .

MÉDECINE DE PRÉCISION

L’impact du projet pourrait être significatif à plusieurs égards. Angulo a noté que « en faisant progresser le domaine de la glycoscience et en développant des thérapies de précision ciblant les glycanes associés au cancer, nous espérons avoir le potentiel de surmonter les limites des thérapies ciblées actuelles et d’offrir de nouvelles opportunités pour le traitement du cancer ».

De même, ajoute-t-il, « cela pourrait aider à comprendre l’hétérogénéité du cancer, ce qui pourrait conduire à de meilleurs traitements pour les patients grâce au développement de nouvelles approches thérapeutiques ».

Le projet vise également à former une nouvelle génération de jeunes médecins qualifiés aux thérapies à base de glycanes, « contribuant ainsi à la capacité d’innovation de l’Europe et créant des opportunités d’emploi tant dans le milieu universitaire que dans l’industrie », ajoute-t-il. À cette fin, l’embauche de dix doctorants est envisagée, dont l’un poursuivra ses activités de recherche à l’IIQ afin d’acquérir des compétences nécessaires et uniques dans un domaine de pointe.

Le projet « Design of precision therapys that target key glycan motifs in impliqué in cancer (GlyCanDrug) » a reçu un financement de 2,7 millions d’euros du programme-cadre Horizon Europe de l’Union européenne.

Ce projet est constitué d’un réseau international composé de huit partenaires académiques (UniFi ; l’IIQ-CSIC, en Espagne ; l’Université Technique du Danemark ; l’Université de Ljubljana ; le Centre National de la Recherche Scientifique, en France ; l’Université de Porto, l’Université de Saragosse et l’Université de Copenhague) ; et six industriels (GlyXera GmbH et Crelux GmbH, en Allemagne ; CiMaas, aux Pays-Bas ; PAIA Biotech GmbH, en Allemagne ; Carbohyde, en Hongrie ; et Innovation Acta SRL, en Italie).