Le COSCE voit des « fissures » dans le système de financement de la science en Espagne qui rendent difficile la réalisation des objectifs de l’UE

MADRID, 19 sept. (EUROPA PRESS) –

La Confédération des sociétés scientifiques d’Espagne (COSCE) a mis en garde ce lundi contre les « fissures » que, selon elle, le système de financement public de la science en Espagne présente et estime que, avec cette situation, les objectifs qui marquent l’UE.

Cela se reflète dans le rapport global sur le financement public de la science en Espagne que l’entité a réalisé en enquêtant sur les fonds européens et nationaux des budgets généraux de l’État (PGE).

Dans le document, la confédération souligne que l’UE a changé ses priorités, qui appellent désormais à une réforme des systèmes d’innovation et guident les politiques de la science, de la technologie et de l’innovation (CTI) et partent à la recherche d’une solution aux problèmes sociaux et économique, en donnant la priorité à la durabilité.

« L’Europe envoie un message clair : la nécessité de transformer la réalité des pays de l’UE de manière globale, en faisant de la science le principal moteur de développement de chaque État membre », a-t-il expliqué.

C’est pourquoi, comme l’a souligné le COSCE, les ressources disponibles pour le financement de la science, de la technologie et de l’innovation en Espagne depuis l’étranger « n’ont cessé de croître ». Plus précisément, ils sont passés de moins de 6 % du financement total de la R&D à plus de 8 %, selon les données de l’INE.

FINANCEMENT NON GARANTI

Par ailleurs, il a souligné que près de 20% des ressources du Plan européen pour la relance, la transformation et la résilience (PRTR) ont été allouées au financement de projets de R&D (PG46), ce qui représente un total de 5,418 millions d’euros reçus de l’étranger pour financer Projets de science, technologie et innovation, qui représentent 40 % des ressources totales budgétisées pour la R&D&i en Espagne.

Mais, malgré ces données, le COSCE souligne dans son rapport que ces fonds extérieurs « ne peuvent remplacer les fonds nationaux et régionaux » si le pays veut « soutenir la continuité des politiques » dans le secteur et ses grandes priorités. « La disponibilité des fonds européens dans des conditions exceptionnelles ces années n’est pas garantie à moyen-long terme », ont rappelé les experts.

Et, à ce sujet, rappelons que les fonds nationaux (sans tenir compte de la contribution de l’Europe) du PG46 ne représentent que 1,6% du total du PGE cette année. Un chiffre que le COSCE valorise comme « bien inférieur à ce qui est alloué à la science dans les pays voisins comme l’Allemagne, et également inférieur à la promesse du ministère de consacrer un pourcentage du PGE de 2% à la science espagnole ».

L’INFLATION RÉDUIT LES CHIFFRES

De même, il prévient que, dans le contexte actuel, la forte inflation de 2022 a amorti l’augmentation des ressources budgétisées.

A titre d’exemple, il indique que l’augmentation des fonds non financiers d’origine nationale a été budgétisée à 9,49% par rapport à l’année précédente, alors que les chiffres d’inflation à deux chiffres pour cette année signifient que les fonds disponibles n’ont pas augmenté, voire sont à risque d’être inférieur à celui de l’année précédente.

En outre, il a souligné que les PGE sont concentrés presque entièrement (95,8%) dans trois ministères sur les 22 actuels : Science et innovation, Affaires économiques et transformation numérique et Industrie, commerce et tourisme, qui, comme le souligne le rapport du COSCE , « montre le manque d’engagement à placer le développement dans la science, la technologie et l’innovation au centre des politiques de l’État ».

Le document met également en garde contre le « faible pourcentage de fonds financiers qui sont exécutés » et qu’il s’élève à 55,4%. Il s’agit, comme il l’a dénoncé, « d’un déficit persistant qui, s’il est maintenu en 2022, risque de devenir chronique ».

RÉPARTITION PAR RÉGIONS

D’autre part, le rapport souligne la nécessité d’augmenter la R&D&i pour aligner l’Espagne sur les priorités européennes, en particulier dans les régions les moins développées et que, comme indiqué, les régions les plus développées, avec plus d’options pour présenter des projets impliquant la R+D+i , obtiennent le pourcentage de financement le plus élevé avec 53% du total.

Ainsi, il a expliqué que les communautés les plus financées dans la période analysée par les projets de R&D sont l’Andalousie (23%), la Catalogne (12%), Valence (12%) et Madrid (11%) ; tandis que les pourcentages les plus bas du financement total des projets liés à la R&D&i apparaissent, sans compter Ceuta et Melilla, La Rioja, la Cantabrie, les îles Baléares, les Asturies et la Navarre, avec des pourcentages d’environ 1% ou moins que le financement analysé.

De plus, le COSCE considère que la collaboration public-privé en Espagne est « rare ». Comme il l’a souligné, la collaboration entre agents publics-privés représente 6 % des dépenses totales des fonds FEDER (1 060,08 millions d’euros), contre 15 617,46 millions d’euros (94 %) de projets qui n’impliquent pas de collaboration entre entités publiques et privées.