Le CERS demande une meilleure surveillance des risques systémiques dans le secteur de l’immobilier commercial

Le secteur est vulnérable aux risques liés à l’inflation, à la hausse des taux et à la détérioration des perspectives de croissance

MADRID, 25 janv. (EUROPA PRESS) –

Le Comité européen du risque systémique (CERS), le superviseur macroprudentiel du système financier de l’Union européenne, a recommandé à l’Union européenne et aux autorités nationales d’améliorer la surveillance des risques systémiques provenant du secteur de l’immobilier commercial.

L’agence prévient que la surveillance de ces vulnérabilités « est essentielle » pour identifier les risques qui pourraient affecter la stabilité financière et envisager des réponses possibles. Il souligne également que la nature des vulnérabilités varie d’un pays à l’autre de l’Espace économique européen.

« Sur la base des résultats de la surveillance, l’UE et les autorités nationales devraient garantir de bonnes pratiques de financement dans le secteur de l’immobilier commercial et la capacité de
résistance des entités financières », souligne-t-il.

En outre, elle considère que la Commission européenne devrait revoir le cadre macroprudentiel actuel et garantir une application cohérente des règles pour faire face aux risques liés aux expositions au secteur de l’immobilier commercial par tous les établissements financiers lorsqu’ils exercent les mêmes activités, en tenant compte considérer ses spécificités.

Les résultats de l’évaluation du CERS montrent que ce secteur est actuellement vulnérable aux risques cycliques liés à la hausse de l’inflation, au durcissement des conditions financières qui limitent les possibilités de refinancement de la dette existante et de souscription de nouveaux emprunts, ainsi qu’à la forte détérioration des perspectives de croissance suite à l’invasion russe de Ukraine.

De leur côté, les vulnérabilités associées aux changements structurels comprennent l’impact des politiques économiques liées au changement climatique, telles que des réglementations plus strictes en matière de construction, et le passage au commerce électronique.

En outre, il avertit que la pandémie de Covid-19 a accéléré la demande de flexibilité dans les espaces de bureau locatifs, car les modèles de travail à distance et hybrides se sont répandus.

En ce sens, le CERS avertit qu’une évolution défavorable du secteur de l’immobilier commercial peut avoir un impact systémique sur le système financier et l’économie réelle, soulignant que les vulnérabilités peuvent être amplifiées par contagion entre pays et par interconnexions entre institutions financières.

« Les établissements de crédit, comme les banques commerciales, sont particulièrement exposés à ce secteur à travers le risque de crédit des prêts », pointe le superviseur, qui rappelle que la matérialisation des risques aurait également un impact négatif sur la notation de crédit des titrisations d’immobilier commercial. les prêts immobiliers détenus par les établissements de crédit et autres acteurs du marché.

Avec la publication de la recommandation et du rapport, le CERS conclut la troisième évaluation périodique des vulnérabilités du secteur de l’immobilier commercial. En 2016, le CERS a publié une recommandation sur la réduction des lacunes dans les données immobilières (modifiée en 2019). En 2015 et 2018, le superviseur a également analysé les
vulnérabilités du secteur de l’immobilier commercial dans l’Union européenne.