L’avocat général de l’UE juge illégale la loi polonaise qui permet de refuser un contrat à un travailleur en raison de son orientation sexuelle

BRUXELLES, le 8 septembre (EUROPE PRESS) –

Un avocat général de la Cour de justice de l’Union européenne a conclu ce jeudi qu’une loi qui permet en Pologne de discriminer sur la base de l’orientation sexuelle dans l’embauche de travailleurs indépendants va à l’encontre des règles de l’Union européenne et a mis en garde dont la liberté de choix du contractant peut être restreinte afin de préserver des valeurs importantes dans une société démocratique, telles que l’égalité.

L’affaire remonte à décembre 2017, lorsqu’un travailleur indépendant du radiodiffuseur public polonais a été licencié après avoir publié une vidéo sur Internet appelant à la tolérance envers les couples homosexuels et s’être fait dire qu’ils ne signeraient plus de contrats.

L’intéressé a porté l’affaire devant le tribunal, qui est maintenant renvoyé devant la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) pour demander si la directive sur l’égalité de traitement en matière d’emploi est applicable et s’oppose donc à la réglementation polonaise qui permet de refuser de conclure un contrat. contrat avec un travailleur indépendant sur la base de son orientation sexuelle.

L’avis de la procureure générale Tamara Capeta, qui n’est pas contraignant pour la CJUE bien que ces avis aient tendance à coïncider avec la majorité des condamnations, considère que la directive « s’oppose au fait que la réglementation polonaise permette aux opérateurs économiques de prendre en compte l’orientation sexuelle lors de la sélection la partie contractante ».

En ce sens, la lettre souligne que la liberté de choisir l’entrepreneur peut être « légitimement restreinte afin de protéger d’autres valeurs importantes d’une société démocratique », comme l’égalité en matière d’emploi et de profession.

Les opérateurs économiques continuent de pouvoir choisir la personne la plus appropriée pour l’emploi en fonction de motifs pertinents pour l’emploi en question et cette liberté ne peut être invoquée pour justifier une discrimination fondée sur l’orientation sexuelle, ajoute le mémoire de l’avocat européen.