Des sources diplomatiques assurent que le texte était quasiment clos mais Londres et Bruxelles évitent de le confirmer
MADRID, 6 juin (EUROPA PRESS) –
L’accord entre l’Union européenne et le Royaume-Uni sur les relations futures de Gibraltar avec le bloc devra attendre après les élections générales du 13 juillet en Espagne, selon des sources diplomatiques déclarées à Europa Press, qui ont assuré que le document C’était déjà pratiquement finalisé pour sa signature dans les prochaines semaines.
Londres et Bruxelles ont mené au total treize rounds de négociations, le dernier fin avril, en vue d’élaborer un accord réglementant les relations entre le Rocher et l’UE maintenant que le Royaume-Uni n’est plus dans le bloc et qui est basé sur ce qui a été convenu entre l’Espagne et le Royaume-Uni le soir du Nouvel An 2020.
L’objectif des négociations, selon l’Espagne et le Royaume-Uni, est de contribuer à créer une zone de prospérité partagée dans le Campo de Gibraltar, pour laquelle la suppression de la Porte serait prévue. Cependant, étant donné que Gibraltar ne fait pas partie de l’espace Schengen, il serait nécessaire d’effectuer des contrôles aux frontières à la fois à l’aéroport et au port d’El Peñón.
Cela a été l’un des points les plus épineux de la négociation, puisque Londres -et aussi Gibraltar- ont catégoriquement rejeté la présence d’agents espagnols sur le sol gibraltarien, estimant que cela remettrait en cause la souveraineté britannique sur ce territoire, que l’Espagne revendique comme sa propre. Les deux gouvernements ont clairement indiqué à tout moment qu’aucun des deux ne renonçait à leurs positions respectives concernant la souveraineté du Rocher.
La proposition sur la table, comme l’a confirmé le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, après avoir rencontré son homologue britannique, James Cleverly, en décembre dernier à Madrid, est que des agents de l’Agence européenne des frontières (Frontex) se déploient aux côtés de la police espagnole pour une période initiale de quatre ans.
LE BALLON SUR LE TOIT DE LONDRES
Le chef de la diplomatie a défendu ces derniers mois que « la balle est dans le camp » de Londres puisque la proposition proposée est « globale et équilibrée » et la meilleure option pour atteindre l’objectif de prospérité partagée qui comble l’écart qui existe actuellement. est d’un côté et de l’autre de la Porte. De même, il a également précisé que les conversations ne peuvent pas être éternelles.
Cette urgence de parvenir à un accord, compte tenu également du fait qu’en Espagne il y avait des prévisions générales pour décembre – désormais avancées – et que Gibraltar a également rendez-vous avec les urnes avant la fin de l’année, s’est reflétée après la conversation téléphonique tenue début mai par le Premier ministre, Pedro Sánchez, et le Premier ministre britannique, Rishi Sunak.
Ainsi, le message des deux était que la négociation devait être conclue « le plus tôt possible », ce qui a fait naître l’espoir que la dernière ligne droite d’un processus entamé il y a plus de deux ans était déjà entrée. Cependant, les sources diplomatiques consultées indiquent désormais que l’accord devra attendre après les élections en Espagne.
IL N’Y AURA PAS DE NOUVELLES TOURS AVANT LE 23-J
Ils soulignent également que de nouveaux rounds de pourparlers entre le gouvernement britannique et la Commission européenne ne peuvent pas être attendus d’ici là, même si ni Londres ni Bruxelles n’ont confirmé ce point à Europa Press. La personne qui a parlé dans le même sens a été le ministre en chef de Gibraltar, Fabian Picardo.
Dans une interview à la radio après avoir appris l’avancée électorale en Espagne, Picardo a reconnu l’impact que cela a sur le processus car, bien qu’il s’agisse d’un traité négocié par Londres et Bruxelles, il y a « certains aspects » que le gouvernement espagnol devrait être consulté pour donner son approbation, chose sur laquelle les sources diplomatiques susmentionnées sont d’accord.
Ainsi, a-t-il soutenu, la Commission européenne ne s’accordera sur aucun traité avec le Royaume-Uni sur Gibraltar qui n’ait pas « le soutien du gouvernement espagnol le jour où il sera finalisé ».
De même, Picardo a souligné que si un accord n’a pas encore été trouvé, c’est parce que ce qui est sur la table n’est pas « un bon traité pour Gibraltar ». « Je soutiendrai toujours que ne pas avoir de traité vaut mieux qu’avoir un mauvais traité », a-t-il souligné, dans la lignée de ses propos.
PRÉPARÉ POUR UN NO DEAL
De plus, le gouvernement d’El Peñón et l’exécutif britannique ont déjà travaillé le lendemain au cas où un accord ne serait finalement pas trouvé, ce pour quoi l’Espagne est également prête, comme Albares l’a assuré à l’époque dans une interview à Europe Press. « Nous sommes prêts à tout scénario », a-t-il déclaré.
Ainsi, le Royaume-Uni a précisé qu’il « maintient son engagement à conclure le traité dans les plus brefs délais », travaillant pour lui « main dans la main avec le gouvernement de Gibraltar », dont le principal ministre a siégé à la table au sein de la délégation britanniques dans les négociations.
Une porte-parole de l’ambassade à Madrid a espéré que le futur traité puisse « ancrer les objectifs » fixés dans l’accord dit du Nouvel An et « assurer la prospérité future de Gibraltar et de la région », sans confirmer si de nouveaux cycles sont prévus en les semaines à venir.
La Commission européenne n’est pas non plus entrée dans les détails de la situation actuelle du processus de négociation et n’a pas non plus voulu confirmer si elle attendra effectivement que l’Espagne organise les élections pour reprendre les négociations ou si l’on s’attend à ce qu’elles continuent d’avancer dans les jours qui restent jusque-là, bien que Les sources communautaires consultées reconnaissent que l’accord devrait avoir le soutien du gouvernement espagnol.