L’Algérie accuse l’Espagne pour son « attitude irresponsable » au sein de l’UE et précise qu’elle n’est pas impressionnée

Dénonce l’obstructionnisme et les pressions du Gouvernement dans les relations entre Alger et les Vingt-sept

MADRID, 16 février (EUROPA PRESS) –

L’Algérie a inculpé ce jeudi le gouvernement espagnol, dénonçant son « attitude irresponsable » et les pressions qu’il exercerait pour entraver les relations de ce pays avec l’UE, et a clairement fait savoir qu’elle ne serait pas « impressionnée  » par tout ce qu’il.

La personne chargée d’envoyer le message au gouvernement espagnol était un haut fonctionnaire du ministère algérien des Affaires étrangères et la raison en était certaines déclarations faites par un haut fonctionnaire de la Commission européenne lors de sa visite à Castellón cette semaine.

Le directeur général adjoint et responsable principal de la mise en œuvre de la politique commerciale de l’UE, Denis Redonnet, a reconnu que le blocage des exportations de produits céramiques par l’Algérie à la suite de la crise diplomatique avec l’Espagne est un motif de « grande inquiétude pour l’UE ». , tout en reconnaissant qu’il s’agit d’un problème « très complexe ».

« Nous continuerons à surveiller pour voir ce qui se passe et, dans ce sens, nous sommes impliqués avec les autorités algériennes ; et la CE et les autorités espagnoles sont en contact pour améliorer cette situation », a-t-il souligné.

Le haut responsable algérien cité par l’agence officielle APS a estimé que ces propos contribuent à « la confusion entre les dimensions politique et commerciale » et a déshonoré le responsable de la Commission européenne qui n’a « rien dit sur l’attitude obstructionniste du gouvernement espagnol, qui bloque l’adoption des priorités de l’association, négociées et conclues il y a des mois dans le cadre de la politique de voisinage de l’UE ».

De même, il lui a reproché de « garder le silence sur l’attitude irresponsable » de l’Espagne, « qui exploite abusivement la règle du consensus pour bloquer la convocation du Conseil d’association », organe conforme à l’accord d’association entre l’UE et l’Algérie doit aborder « toutes les questions, politiques, économiques et commerciales ».

LES PRESSIONS SONT CONTRE-PRODUCTIVES

Ainsi, il a clairement indiqué que « ces gestes et pressions de l’Espagne sont contre-productifs et ne nous impressionnent pas », dans une nouvelle escalade de la crise qui a commencé en mars dernier à la suite du soutien exprimé par le président du gouvernement, Pedro Sánchez, au plan marocain d’autonomie pour le Sahara.

L’Algérie a alors appelé à des consultations et plus tard, en juin, a suspendu le traité d’amitié avec l’Espagne. De même, une ordonnance a été émise pour suspendre toutes les opérations bancaires, qui affectaient à la fois les exportations et les importations, bien que cette instruction ait été annulée par la suite.

Suite à cette mesure, le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, s’est rendu à Bruxelles pour demander l’aide de la Commission européenne, puisque les compétences commerciales ont été transférées. Dans un entretien accordé le 1er janvier à Europa Press, le ministre a reconnu que les opérations commerciales étaient toujours bloquées.

« Chaque fois que nous détectons une opération bloquée, nous continuons à l’envoyer à la Commission européenne », a-t-il expliqué. « C’est l’UE qui a les instruments, tant pour le dialogue que pour la réponse, et il y a des contacts entre les autorités européennes et algériennes », a déclaré Albares à propos des actions qui pourraient être menées contre l’Algérie en vertu de l’accord d’association entre les Vingt- sept et le pays maghrébin.