MADRID, 5 octobre (EUROPA PRESS) –
Le ministère tunisien des Affaires étrangères a assuré ce mercredi ne pas avoir approuvé les versements de 60 millions d’euros de soutien approuvés par la Commission européenne dans le cadre du mémorandum d’accord signé en juillet, qui comporte une dimension migratoire importante.
« A la suite des négociations d’aujourd’hui sur une dépense de l’Union européenne de 60 millions d’euros pour soutenir le budget tunisien, le ministère des Affaires étrangères souhaite clarifier que les autorités tunisiennes n’ont pas manifesté leur approbation pour décaisser ce montant », peut-on lire dans un communiqué du ministère. Compte Facebook.
La Commission européenne a assuré ce mercredi que les travaux se poursuivaient avec les autorités tunisiennes pour mettre en œuvre le protocole d’accord signé en juillet et ce malgré les critiques du président tunisien, Kais Saied, qui a assuré que le pays avait rejeté les fonds. Cet accord n’a pas été sans controverse en raison du rôle qu’il donne au régime Saied et des critiques sur le traitement réservé par la Tunisie aux migrants cherchant à rejoindre l’Europe.
Il y a deux semaines, l’Exécutif communautaire a annoncé le prochain décaissement de 127 millions d’euros à la Tunisie, dont 60 millions pour l’appui budgétaire et le reste, 67 millions, pour renforcer la lutte contre l’immigration clandestine.
Le président tunisien a lancé lundi des attaques contre Bruxelles après avoir déclaré que la Tunisie acceptait la coopération, mais « n’accepte rien qui ressemble à la grâce ou à la charité » et affirmé que le rejet des fonds « n’est pas dû au montant négligeable », mais parce que « ce proposition va à l’encontre » de l’accord signé.
Bruxelles assure que l’accord évitera de nouveaux drames en Méditerranée et qu’il est contraint par la « tendance actuelle » des flux en Afrique du Nord. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui a effectué deux visites en Tunisie pour conclure l’accord, l’a défendu et l’a décrit comme un exemple pour de futurs accords avec d’autres pays d’origine et de transit des migrants.