Le président de LaLiga appelle à une directive communautaire pour « défendre » ledit modèle : « Je commence à fatiguer, moins de déclarations et plus de faits »
BRUXELLES, 12 janv. (EUROPA PRESS) –
Le président de LaLiga, Javier Tebas, a dénoncé ce jeudi à Bruxelles que le projet de football de Super League, promu par le Real Madrid, le FC Barcelone et la Juventus, est une « attaque globale » contre le modèle européen, et a appelé à sa régulation par l’UE car Il s’est déclaré «fatigué» des déclarations et «plus de faits» aux responsables de la communauté.
« Je sais ce que Florentino Pérez pense du football depuis des années : que les clubs les plus riches gouvernent le football et distribuent l’argent comme ils veulent. Il a dit que le Real Madrid avait la mission historique de sauver le football. La Super League est une attaque intégrale contre l’Europe modèle de football », a-t-il déclaré lors de la conférence « Defending the Ecosystem and the Tradition of Football Europe », promue par « Sports&Citizenship » et LaLiga.
Le modèle qui veut imposer la Super League à moyen terme « détruirait » les championnats nationaux. « Dans ce modèle, ils recherchent uniquement et exclusivement le changement de gouvernance pour que les grands clubs gouvernent. Je suis d’accord que les clubs doivent avoir une marge de décision, mais il doit y avoir un équilibre entre ‘grand’, moyen et petit », a-t-il expliqué.
Selon lui, depuis avril 2021, la Super League « tente de tromper » les supporters avec un système de promotion et de relégation qui n’existe pas. « A 22 n’est pas une société philanthropique et elle a dit que la concurrence ouverte, la promotion et la relégation doivent être respectées dans le football européen. Il semble qu’ils soient avec nous, mais ce qu’ils et nous défendons n’est pas le même », a-t-il soutenu.
Pour le président de LaLiga, les compétitions nationales doivent être « fortes ». « Je fais du ‘spoiler’ depuis des mois. Demain, ils veulent présenter le modèle qu’ils ont déjà présenté en 2019 et que l’UEFA, les clubs et les ligues ont déjà abandonné. La compétition européenne doit être ouverte, avec ses variables. Il y aura être un 0,0001 pour cent de méritocratie. Dans son modèle, il n’y a pas de promotions ou de diminutions mais une élimination », a-t-il comparé.
Thèbes a insisté sur le fait que la proposition de Super League « n’est pas contre » l’UEFA mais contre les ligues nationales, qui pourraient être vouées à disparaître « dans cinq ans », et aussi contre les plus de 1 550 clubs professionnels et 50 000 joueurs et leurs familles qui sont « mis en danger ».
En ce sens, il a accusé ses promoteurs de chercher à « garder l’essentiel » des 25 500 millions d’euros générés par le football professionnel continental. « Si le déménagement s’était bien passé en 2021, ils n’auraient négocié avec personne. Il semble que le débat sur le football européen se terminera le 15 mars, et j’attends une résolution de la Cour de justice de l’UE dans le même sens que celle de le rapport de l’avocat de la CJUE », a-t-il souhaité.
« LE RISQUE DE LA SUPER LIGUE CONTINUERA »
Javier Tebas a souligné que « quoi qu’il arrive » les législateurs européens devraient être « obligés » de « transcrire en directives » leurs déclarations pour « protéger le football européen » de cette menace de la Super League.
« Les dizaines de milliers de familles qui en dépendent ne peuvent pas vivre selon que cela va ou non à l’encontre de l’article 101 ou 102. De même qu’ils ont réglementé les paris, le droit d’auteur ou la télévision sans frontières, il faudra réglementer le modèle du sport européen. J’adore les déclarations, mais je commence à être fatigué. Moins de déclarations et plus de faits », a-t-il souligné.
Selon lui, le « risque va perdurer » car, depuis de nombreuses années, les grands clubs européens font pression sur l’UEFA pour exiger plus de revenus. « Il faut une directive pour réguler le modèle du football européen. On a entendu dire que le basket ne peut pas continuer comme ça. Ils l’ont tué et continueront de tuer les équipes nationales. Ne construisons pas un modèle de football basé sur 20 clubs et 200 joueurs », a-t-il ajouté. stressé.
Il a assuré qu’il n’avait « pas peur » de s’asseoir et de parler d’une « redistribution » des revenus, mais que le point de départ devait être la durabilité économique. « Il y a dix ans, notre ligue perdait 500 millions par saison et un contrôle économique devait être effectué. Les clubs ne perdent plus d’argent et maintenant nous sommes durables. Maintenant, vous pouvez parler d’une répartition plus équitable car sinon ceux d’entre nous qui sont dans le football, et j’étais propriétaire d’un club, ce qu’ils vous donnent, c’est de le mettre sur le terrain », a indiqué.
« LA PREMIÈRE EST UNE CONCOURS À PERTES »
Si la «Premier League» réalise plus de revenus commerciaux que le reste des ligues, ce qu’elle devra faire, c’est «aller au marché» et «se battre» pour que ses droits «valent plus». « Ce qui m’inquiète avec le premier ministre, c’est qu’il est devenu une compétition ‘à perte’. Ce n’est pas économiquement viable mais soutenu par les propriétaires et c’est ce qui fausse le marché pour nous », a-t-il souligné.
Le problème est, selon lui, que les patrons des clubs anglais injectent 1 500 millions de livres par an. « Si nous faisons les choses correctement, nous pourrons concourir sans problème. Je ne suis pas inquiet que le quinzième joueur signe un joueur espagnol, mais plutôt qu’il signe avec des pertes parce que nous ne le permettons pas en championnat. Le Premier ministre n’est pas une Super League, mais nous devons nous battre pour que la pérennité économique continue », a-t-il réitéré.
Il a estimé que les associations et fédérations européennes devraient être plus « actives » car la Super League est « un danger majeur » depuis la création du G-8 en 2008, et qu’elle « poursuivra » après l’arrêt du tribunal européen le 2 mars 15.
« Quand ils viennent cambrioler ma maison la nuit, je sors pour les expulser et je leur dis tout. Ils veulent voler dans nos maisons l’argent que les clubs ont. Ils nous volent. Il faut être dur, clair et ne pas avoir peur de dire des choses », a-t-il dit.