La raison impérieuse pour laquelle le secteur financier doit investir dans le renforcement de la biodiversité de la Terre

  • La Terre est en pleine crise de biodiversité et cette baisse de la biodiversité menace non seulement l’environnement, mais aussi l’économie mondiale.
  • Les économies mondiales étant si intrinsèquement liées à la santé de l’environnement, il existe d’énormes opportunités d’investissement financier pour soutenir des projets visant à restaurer la biodiversité de la Terre.
  • Alors que nous célébrons la Journée internationale de la diversité biologique le 22, cinq dirigeants mondiaux partagent leurs points de vue sur la manière de prendre en compte l’impact et les dépendances sur la nature et la biodiversité lorsqu’il s’agit de prendre des décisions d’investissement.

Le monde connaît une chute catastrophique dans la biodiversité. Non seulement c’est une catastrophe environnementale, mais cela peut aussi conduire à la ruine financière ; 44 billions de dollars de valeur économique dépend modérément ou fortement de la nature et de ses services connexes.

Cependant, tout n’est pas perdu. Les économies mondiales étant si intrinsèquement liées à la santé de l’environnement, il existe d’énormes opportunités d’investissement financier des secteurs public et privé pour soutenir des projets conçus pour restaurer la biodiversité de la Terre.

Nature

Que fait le Forum économique mondial à propos de la nature ?

La perte de biodiversité et le changement climatique se produisent à un rythme sans précédent, menaçant la survie même de l’humanité. La nature est en crise, mais il y a de l’espoir. Investir dans la nature peut non seulement accroître notre résilience aux chocs socioéconomiques et environnementaux, mais aussi aider les sociétés à prospérer.

Il y a une forte reconnaissance au sein du Forum que l’avenir doit être net zéro et positif pour la nature. Le Programme d’action pour la nature initiative, au sein de la Centre Nature et Climatest un mouvement inclusif et multipartite qui catalyse l’action économique pour enrayer la perte de biodiversité d’ici 2030.

Le programme d’action pour la nature permet aux entreprises et aux politiques d’agir en :

Construire une base de connaissances présenter une analyse de rentabilisation économique et commerciale convaincante pour la sauvegarde de la nature, la présentation de solutions et le renforcement de la recherche grâce à la publication du Nouveaux rapports sur l’économie de la nature et des communications percutantes.

Catalyser le leadership pour des transitions positives pour la nature à travers des communautés multipartites telles que Champions de la nature qui joue un rôle de premier plan dans l’élaboration de l’agenda net zéro et positif pour la nature sur la scène mondiale.

Mise à l’échelle des solutions dans les systèmes socio-économiques prioritaires à travers BiodiverCities d’ici 2030transformant les villes en moteurs de développement favorable à la nature ; Financement pour la Naturedébloquant des ressources financières grâce à des mécanismes innovants tels que Marché des crédits de biodiversité à haute intégrité; et Transitions du secteur vers la nature positiveaccélérant les actions prioritaires sectorielles pour réduire les impacts et ouvrir des opportunités.

Soutenir un environnement favorable en assurant la mise en œuvre de la Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal et mobiliser les voix des entreprises appelant à des actions politiques ambitieuses en collaboration avec Entreprise pour la nature.

Les solutions basées sur la nature et dérivées offrent une foule d’opportunités d’investissement intéressantes qui pourraient stimuler une trajectoire de croissance positive pour l’environnement et l’économie à l’avenir. La ratification de la Cadre mondial de la biodiversité à la COP15 à Montréal en décembre 2022 et la sortie du Groupe de travail sur les divulgations financières liées à la nature (TNFD) Les versions bêta fournissent un point de départ solide et un coup de pouce indispensable pour une action significative.

Les avancées sur les multiples outils d’évaluation des impacts sur la biodiversité et les normes de reporting environnemental, social et de gouvernance (ESG) permettent une meilleure prise en compte de la nature et de la biodiversité par les institutions financières.

Les capitaux publics et privés doivent travailler de manière collaborative et innovante pour financer des modèles commerciaux favorables à la biodiversité et à la nature. Ici, cinq leaders mondiaux des secteurs privé et public, y compris du milieu universitaire, sont filmés partageant leurs points de vue sur la façon de prendre en compte l’impact et les dépendances sur la nature et la biodiversité lorsqu’il s’agit de prendre des décisions d’investissement.

« L’avenir est durable ou il n’y a pas d’avenir »

André Hoffman, président, Massellaz

Il faut accepter le fait que l’impact des entreprises sur la planète ne sera positif que si l’on commence à se préoccuper d’autres personnes que les actionnaires. L’avenir est durable ou il n’y a pas d’avenir.

L’avenir repose sur la poursuite de l’utilisation des ressources à notre disposition afin de pouvoir continuer à grandir collectivement.

Notre utilisation actuelle de la nature est la suivante : extraire, développer, consommer et restituer sous forme de pollution. Ce n’est pas la façon d’avancer

Si nous ne parvenons pas dans les dix prochaines années à trouver la bonne solution, qui fera face à la crise climatique et à la perte de la nature, notre humanité et notre survie sont en danger.

« Un nouveau système comptable »

Bernardus J. Marttin, membre du conseil d’administration, Rabobank

Nous allons devoir inventer un système où nous allons prendre le long coût de chaque décision dans la décision immédiate.

En effet, nous avons besoin d’un nouveau système comptable qui nous donnera les résultats de notre impact sur le capital naturel, le capital social et le capital humain.

Si au moment de la prise de décision nous sommes capables d’intégrer ces trois capitaux différents et leurs interdépendances, nous devrions pouvoir créer de la valeur, qui n’est pas seulement une valeur financière, mais aussi une contribution générale à la société.

« Nous devons agir »

Leslie Johnston, PDG, Fondation Laudes

Nous ne parlons pas seulement du climat. Nous ne parlons pas seulement d’inégalités. On parle d’une crise de la biodiversité. Nous parlons d’une crise de la nature. On parle de crise alimentaire alors qu’une situation géopolitique change autour de nous.

Donc, nous devons agir et nous devons le faire dans une optique systémique.

La plus grande idée fausse sur la philanthropie dans le domaine de la durabilité est que soit c’est une solution miracle, soit elle va résoudre les problèmes par elle-même.

Et c’est là que je pense que les fondations ont un grand rôle à jouer, à se joindre à nous et à travailler avec nous pour essayer de résoudre cette crise avant qu’elle n’atteigne le point de non-retour.

‘Diversifiez votre portefeuille d’idées’

Si vous regardez la biodiversité, vous pouvez l’aborder sous des angles très différents. Vous pouvez l’aborder au niveau de l’ADN, au niveau des espèces, au niveau des paysages, au niveau des pays, même au niveau des continents.

Vous voyez déjà des signaux, des dégradations du nombre d’espèces, des terres, des problèmes d’eau, des problèmes de pureté de l’eau

Donc, il y a tellement de perspectives que vous devez intégrer, qu’avec les connaissances en investissement que nous avons, je pense que vous devriez toujours essayer de diversifier votre portefeuille d’idées.

« Une intervention plus active »

Professeur Joseph E. Stiglitz, École des affaires internationales et publiques, Université de Columbia

De nombreux problèmes de biodiversité sont intimement liés à ceux du changement climatique. Une grande partie de la perte de biodiversité est associée à la déforestation et cela, bien sûr, a un impact très important sur les émissions de gaz à effet de serre.

Si nous faisions plus pour protéger nos forêts, pour encourager l’agriculture durable, je pense que nous ferions en fait beaucoup pour protéger la biodiversité. Ce serait au moins un très bon début.

Nous commençons à peine à déterminer les moyens appropriés de fixer le prix de la biodiversité

Vous avez besoin d’un investissement gouvernemental, vous avez besoin d’une réglementation. Vous avez besoin d’une intervention et d’un partenariat plus actifs entre le gouvernement, le secteur privé, la société civile et toute une écologie d’arrangements institutionnels.