TOLÈDE, 17 octobre (EUROPA PRESS) –
Plus de 719 000 personnes en Castille-La Manche étaient menacées de pauvreté et d'exclusion sociale en 2024, ce qui représente 34,2 pour cent de la population régionale, soit une augmentation de 2,5 pour cent par rapport à 2023 et 58 000 personnes supplémentaires dans la région se trouvent dans la situation Arope (indicateur européen qui mesure la situation de pauvreté des citoyens de l'UE).
C'est ce qu'ont déclaré lors d'une conférence de presse la présidente d'EAPN Castilla-La Mancha, Mar González, la technicienne de recherche d'EAPN Castilla-La Mancha, Irene Sergio, et le directeur d'EAPN Castilla-La Mancha, Raúl del Viso, qui ont présenté le XVe rapport « L'état de la pauvreté » dans la Communauté autonome.
Avec l'augmentation de cet indicateur, la communauté autonome de Castille-La Manche n'est que derrière l'Andalousie (35,6 %) en termes de pauvreté et d'exclusion sociale.
Comme indiqué, l'augmentation du tarif Arope en Castille-La Manche est due au fait qu'aucune de ses composantes ne s'améliore. Ainsi, la population ayant des revenus inférieurs au seuil de pauvreté, qui augmente de 1,8 points et s'élève à 27,4 pour cent, atteint 576 mille personnes, tandis que les ménages à faible intensité d'emploi à domicile s'élèvent à 10,7 pour cent de la population.
Pour sa part, la grave déficience matérielle et sociale, qui est un indicateur qui comprend 13 items sur la qualité de vie, reste stable et s'élève à 8,6 pour cent, même si en 2024 sept items se sont aggravés par rapport à l'année précédente, cinq restent stables et un s'est amélioré : celui qui se réfère aux personnes qui ne peuvent pas maintenir leur maison à une température adéquate pendant les mois d'hiver (19,5 pour cent, soit deux points de moins que l'année précédente).
LA PAUVRETÉ N’AFFECTE PAS TOUT LE MONDE ÉGALEMENT
Les membres d'EAPN ont démontré qu'en Castille-La Manche, plus de la moitié de la population (51,5 pour cent) a des difficultés à joindre les deux bouts, et bien que ce résultat soit encore très élevé, il reste stable par rapport à l'année précédente, augmentant le nombre de personnes qui déclarent de grandes difficultés (3,7 points de plus cette année à 13,1 pour cent).
L'année dernière, le taux d'Arope a augmenté tant chez les hommes (+2,3 points) que chez les femmes (+2,6 points), de sorte que l'écart entre les sexes s'élève à 2,1 points. De plus, selon l'âge, les personnes de 65 ans et plus enregistrent le taux le plus bas et sont les seules à améliorer leurs résultats par rapport à l'année dernière.
Enfin, le taux d'Arope des enfants augmente de 4,0 points et est à nouveau le plus élevé (41,1 %) des tranches d'âge.
De même, ils ont indiqué qu'en 2024, le taux de pauvreté extrême, mesuré avec un seuil de 40 pour cent du revenu national moyen – le pourcentage de personnes vivant dans des ménages avec un revenu maximum de 644 euros par mois et par unité de consommation – en Castille-La Manche est de 8,6 pour cent et s'améliore de 1,8 points par rapport à l'année précédente.
MALGRÉ LA CROISSANCE, NOUS N'ATTEINTONS PAS LA MOYENNE NATIONALE
D'autre part, ils ont montré que le revenu moyen par personne en Castille-La Manche a augmenté de 445 euros en 2024, pour atteindre 12 357 euros par an, bien qu'il soit encore inférieur de 2 450 euros au revenu moyen national.
De même, ils soulignent qu'en matière de logement, et comme au niveau national, on a assisté ces dernières années en Castille-La Manche à un processus « lent mais constant » de reconfiguration de la structure du régime foncier.
De cette manière, ils soulignent que les personnes qui résident dans une maison dont ils sont propriétaires sont passées de 84,5 pour cent en 2008 à 77,2 pour cent. Cela s'est accompagné d'une augmentation de la proportion de ceux qui vivent avec un loyer, de 12,2 pour cent à 15,7 pour cent.
Ils ont également révélé qu'en 2024, 9,4 pour cent de la population de Castille-La Manche a connu des retards dans le paiement des factures de fournitures telles que l'électricité ou le gaz. Ce résultat est supérieur de 12 points à celui de l'année précédente, très proche de la moyenne nationale (9,8%).
TRANSFERTS D'ADMINISTRATIONS.
Enfin, les membres d'EAPN Castilla-La Mancha ont indiqué que l'action des différentes administrations de l'État à travers tous les transferts, y compris les retraites, parvient à réduire le taux de pauvreté régional de 50,3% à 27,4 pour cent.
Ils ajoutent que si seulement les pensions de retraite et de survie étaient incluses et qu'aucun autre transfert n'était effectué, le taux de pauvreté atteindrait 35,5 pour cent de la population de Castille-La Manche.
Justement, aux questions des médias sur le rôle des administrations face à ces données, EAPN souligne qu' »une position claire » est nécessaire de la part des différents partis politiques concernant le problème de la pauvreté et qu'ils font des « efforts » pour parvenir à un pacte régional contre la pauvreté.
En ce sens, il a indiqué que ce pacte est nécessaire face à des données telles que la pauvreté des enfants puisqu'il peut finir par générer de futurs adultes pauvres. « Si nous ne travaillons pas sur ces indicateurs et n'améliorons pas ces conditions de vie, ces jeunes enfants deviendront à l'avenir des adultes pauvres, augmentant ainsi notre pauvreté structurelle. »
Ils ont également demandé une « impulsion définitive » à la deuxième stratégie de lutte contre la pauvreté et les inégalités en Castille-La Manche, avec la participation des administrations « qui doivent inévitablement mettre en œuvre des mesures qui améliorent la qualité de vie des personnes ».
De même, ils ont demandé des politiques en matière de logement, d'éducation ou d'emploi car, même si le nombre de chômeurs diminue en Castille-La Manche, « il y a encore une faible intensité de travail à domicile car nous parlons de travailleurs pauvres qui n'arrivent pas à la fin du mois ».
À cela, ils ont ajouté, en ce qui concerne le Trésor, qu'il faut également travailler à une réforme fiscale qui garantisse la justice sociale et qui renforce l'État-providence des habitants de Castille-La Manche.