MADRID, 3 oct. (EUROPA PRESS) –
Le Parlement hongrois a approuvé un amendement à la loi de procédure pénale dans le but de lutter contre la corruption et d’accroître la transparence dans le pays, une exigence fondamentale pour accéder aux fonds gelés, d’un montant de 7 500 millions d’euros, de la Commission européenne.
Concrètement, l’Assemblée nationale hongroise a donné son « feu vert » à la mesure avec 136 voix pour, 7 contre et 14 abstentions. La ministre de la justice hongroise, Judit Varga, explique dans l’introduction du texte que « le gouvernement s’est engagé à un accord avec la Commission dans les meilleurs délais ».
« La présentation du projet de loi est possible grâce aux positions convergentes du Gouvernement et de la Commission, et sa présentation à l’Assemblée nationale montre que le Gouvernement est fondé sur le respect », lit-on dans le texte.
Cet amendement permettra à l’avenir, dans certaines affaires de corruption, que les personnes impliquées puissent demander un réexamen devant un tribunal si l’autorité chargée de l’enquête ou le parquet refusent d’engager une procédure pénale, selon le journal hongrois ‘Magyar Nemzet’.
La Hongrie s’est également engagée à constituer un nouveau groupe de travail anti-corruption avant le 1er décembre 2022, avec la participation d’acteurs gouvernementaux et non gouvernementaux « en nombre égal et avec droit de vote ».
Le parti au pouvoir hongrois a présenté devant le Parlement une batterie de mesures avec lesquelles il aspirait à calmer les inquiétudes de Bruxelles, dont un contrôle accru de l’activité des hommes politiques intégrés aux conseils d’administration des fondations ou une amélioration en collaboration avec la lutte antifraude bureau (OLAF).
La suspension de l’aide européenne en cas de menaces graves à l’État de droit dans les pays de l’UE est une mesure prévue depuis janvier dernier dans le mécanisme de conditionnalité inclus dans les nouvelles règles de gestion du budget de l’UE.
L’affaire remonte au mois d’avril dernier, lorsque Bruxelles avait entamé la procédure de conditionnalité pour geler les fonds destinés à la Hongrie afin d’empêcher leur utilisation opaque.
Puis Budapest a refusé de coopérer pour redresser la situation et ce n’est que cet été, lorsque la Commission a chiffré les fonds menacés de suspension, que les autorités hongroises ont entamé un dialogue avec les services communautaires pour rechercher un accord.
Parmi la série de réformes que l’UE prévoit pour protéger les fonds communs du trafic d’influence, de la corruption et d’autres formes de fraude en Hongrie, la création d’une autorité pour l’intégrité dotée de pouvoirs élargis et d’une « task force » anti-corruption dotée de garanties garantissant la participation de tous société civile.
Les autorités hongroises doivent également renforcer le cadre juridique contre la corruption, garantir la transparence dans l’accès aux fonds publics et européens par les fondations, renforcer les mécanismes d’audit et de contrôle et réformer le système judiciaire afin que les décisions du Parquet puissent faire l’objet d’un recours.