La guerre en Ukraine a doublé les demandes d’asile en Espagne depuis ses débuts, selon une étude


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MADRID, le 20 juin. (EUROPA PRESS) –

L’invasion russe de l’Ukraine a contraint quelque 5 millions de personnes à quitter ce pays, dont plus de 3,5 millions ont cherché refuge dans les pays membres de l’UE, contre 2,5 millions à la mi-2021. Dans le cas de l’Espagne, les demandes des Ukrainiens ont presque le double de toutes les personnes qui ont demandé l’asile dans le pays l’année dernière.

Cela découle de l’analyse que Funcas a faite des données du HCR à ce sujet et qui détermine qu’il y a un an, le nombre de réfugiés dans l’UE ne dépassait pas 2,5 millions.

Parmi ceux-ci, selon Funcas, l’Espagne a accueilli environ 120 000 Ukrainiens, un chiffre qui, selon lui, est faible par rapport à des pays comme la Pologne (1 170 000), l’Allemagne (780 000) ou la République tchèque (374 000). est proche par rapport à d’autres pays voisins comme l’Italie (130 000) et se situe « bien au-dessus » de l’accueil de, par exemple, la France (88 000).

Pour tenir compte du volume relatif d’Ukrainiens qui viennent d’arriver en Espagne, Funcas souligne que leur nombre est presque le double de celui de toutes les personnes qui ont demandé l’asile dans le pays en 2021 (62 000).

VARIATIONS AU COURS DES DERNIÈRES ANNÉES

Le groupe de réflexion a averti qu’à mesure que le XXIe siècle avance, les crises de réfugiés deviennent des événements récurrents, bien que difficilement prévisibles, comme, rappelle-t-il, ce qui s’est produit en 2015 et 2016, lorsque près de 2,5 millions de demandes d’asile ont été comptabilisées dans l’UE.

Comme indiqué, après ces deux années « critiques », le nombre de demandes d’asile dans l’UE est revenu aux niveaux précédents, environ 600 000 par an et, même avec la pandémie et les restrictions de voyage, ceux-ci sont tombés à un peu plus de 400 000 en 2020, se redressant en 2021 .

Au cours de cette dernière année, plus d’un demi-million de candidatures (535 000) ont été présentées, dont près de 40 % de Syriens, d’Afghans et d’Irakiens, comme expliqué.

De plus, concernant la situation des pays d’accueil des demandeurs d’asile, Funcas souligne qu’elle peut varier considérablement en très peu de temps. Prenant l’exemple de l’Espagne, le centre d’analyse souligne qu' »en quelques années seulement, elle est passée de l’un des États membres de l’UE avec le moins de demandeurs d’asile à faire partie du groupe des pays les plus demandés ».

L’ESPAGNE, PARMI LES PAYS LES PLUS DEMANDÉS

« L’Espagne n’a guère été touchée par la crise des réfugiés syriens en 2015 et 2016 ; au cours de chacune de ces années, elle a reçu environ 15 000 demandes, soit 1 % de toutes celles enregistrées dans l’UE. Cependant, à partir de 2016, le nombre de demandeurs d’asile a commencé à augmenter. , atteignant le pic en 2019, avec plus de 115 000, 18% de ceux présentés dans l’UE », a expliqué Funcas dans son analyse de cette situation.

Après cette situation, l’Espagne reste parmi les trois pays de l’UE avec le plus de demandes d’asile, juste derrière l’Allemagne, avec 148 000, et la France, avec 103 000.

En ce sens, Funcas est frappé par l’origine de ceux qui demandent l’asile dans le pays. Comme il l’a souligné, dans presque tous les pays de l’UE, les demandes proviennent de ressortissants syriens, afghans ou pakistanais, tandis qu’en Espagne, les plus nombreux sont les Vénézuéliens et les Colombiens depuis 2017.

Selon eux, et « pour des raisons historiques », l’Espagne attire particulièrement les candidats d’Amérique latine, ce qui, comme ils l’ont expliqué, implique qu’une bonne partie de ceux qui acquièrent le statut de réfugié disposent de ressources culturelles qui, en général, facilitent leur accueil et leur intégration dans le pays.

Enfin, le centre d’analyse a indiqué qu’« il sera difficile de prédire l’évolution des chiffres des réfugiés dans les années à venir », mais, sur la base des caractéristiques des demandeurs d’asile avant la guerre en Ukraine, « toute prévision sur la demande d’asile en L’Espagne exige d’examiner la stabilité politique et économique de la région latino-américaine et caribéenne ».