Chiffre l’obligation d’indemniser les hommes établie par la Justice européenne dans un récent arrêt
MADRID, 17 novembre (EUROPA PRESS) –
La Cour suprême (TS) a fixé à 1.800 euros l’indemnisation à verser aux hommes qui se sont vu refuser le complément de paternité dans leur pension de retraite reconnu par la Cour de justice de l’UE (CJUE).
La Chambre sociale a unifié sa doctrine à la suite du cas d’un homme de León qui s’est vu refuser ce supplément par l’Institut national de sécurité sociale (INSS). L’intéressé a fait appel au point que la justice a non seulement reconnu ce supplément dans sa pension de retraite mais également une indemnité de 600 euros pour le refus de l’inclure.
La Sécurité sociale a fait appel devant la Cour suprême en alléguant qu’il y avait une contradiction entre l’arrêt rendu par le Tribunal supérieur de justice (TSJ) de Castille et León et celui de Valence rendu en 2022, dans lequel l’indemnisation était exclue.
La Quatrième Chambre a admis le recours visant à déterminer si le père « a droit à réparation pour les dommages causés par la violation du droit fondamental à ne pas être discriminé en raison du sexe » en lui refusant le complément reconnu à l’article 60 du Code général. Loi de la Sécurité Sociale (LGSS), après que la CJUE a établi dans son arrêt du 12 décembre 2019 que son refus constituait une discrimination sexuelle contraire au droit communautaire.
La disposition susmentionnée établit que « les femmes qui ont eu un ou plusieurs fils ou filles et qui bénéficient d’une pension contributive de retraite, d’invalidité permanente ou de veuvage, auront droit à un supplément pour chaque fils ou fille, en raison de l’incidence que , en général, il existe un écart entre les sexes dans le montant des pensions contributives de sécurité sociale pour les femmes ».
La CJUE a déclaré discriminatoire et contraire à la directive européenne sur l’égalité de traitement que ce supplément soit accordé uniquement aux mères, à l’exclusion des pères se trouvant dans une situation comparable.
En 2021, la disposition susvisée a été modifiée pour reconnaître le même droit aux hommes à condition qu’ils disposent « d’une rente de veuvage en cas de décès de l’autre parent des fils ou filles communs » ou « d’une rente contributive de retraite ou d’invalidité permanente » et qu’ils aient voient « leur carrière professionnelle affectée par la naissance ou l’adoption ».
Malgré cela, la Justice européenne a dû réanalyser la question face à « une pratique administrative consistant à refuser systématiquement l’octroi de ce supplément aux parents ». Ainsi, dans un deuxième arrêt du 14 septembre, la CJUE a jugé que les parents de deux enfants ou plus qui ont été contraints de saisir la justice pour obtenir le supplément susmentionné ont droit à une indemnisation complémentaire.
Pour la Quatrième Chambre, il ne fait aucun doute que la jurisprudence européenne exige une indemnisation aux hommes qui se sont vu refuser le complément par la Sécurité sociale après que la CJUE a rendu son premier arrêt, le 12 décembre 2019, les obligeant à saisir la justice pour l’obtenir.
ÉVITER LES « SOLUTIONS DIPARÉES »
Ainsi, il se concentre sur « la fixation du même montant de compensation pour tous, sans donner lieu à des griefs comparatifs découlant d’éventuelles solutions disparates qui pourraient générer une inégalité difficile à justifier ».
« Étant donné que l’objectif de l’indemnisation est de réparer intégralement les dommages réellement subis du fait de la discrimination, y compris les frais et honoraires d’avocat exposés par l’intéressé au cours de la procédure judiciaire, il est objectivement déraisonnable de considérer que dans ces « différences pertinentes peuvent survenir dans l’évaluation de ces dommages », explique-t-il.
Pour la Cour suprême, le « montant adéquat » est de 1.800 euros, car c’est « celui qui convient le mieux à la demande de réparation du préjudice subi », « et doit donc être appliqué par les organes judiciaires dans tous les cas en qui « Il existe une controverse quant au montant de l’indemnisation susmentionnée et compte tenu – comme c’est le cas dans la présente affaire – de la demande du plaignant. »
Justement pour ce dernier, le tribunal de grande instance explique qu’il ne peut pas accorder à l’homme 1.800 euros d’indemnisation, parce qu’il n’a initialement réclamé que 1.500 euros, ce qui représente « une limite infranchissable », et parce qu’une fois qu’il a obtenu les 600 euros, il ne s’est pas battu pour un chiffre plus élevé devant la Cour suprême elle-même.