La Cour des Comptes demande au parquet et à la défense si elle consulte la CJUE sur la loi d'amnistie

Il affirme que plusieurs articles « pourraient s'opposer » à l'interprétation que la CJUE fait de certains préceptes du droit de l'UE

Ce mardi, la Cour des comptes a demandé au parquet, à la société civile catalane et aux défenseurs des 35 accusés pour le prétendu détournement de fonds pour le 1-0 et l'action extérieure du « procès » s'ils soulevaient une question préliminaire à la Cour des Comptes de Justice de l'Union Européenne (CJUE) pour la loi d'amnistie déjà publiée au Journal Officiel de l'État (BOE).

Comme l'a rapporté l'organisme de contrôle, la conseillère du Deuxième Département de la Section des Poursuites Publiques a émis une ordonnance dans laquelle elle entend les parties, pendant un délai commun de 10 jours pour qu'elles puissent faire leur déclaration.

La conseillère explique qu'elle pourrait consulter la CJUE au sujet d'une série d'articles de la loi d'amnistie « qui pourraient s'opposer à l'interprétation que la CJUE fait de certains préceptes du droit de l'Union européenne ».

En ce sens, il précise que les préceptes pour lesquels il pourrait poser une question préalable sont ceux liés à la « lutte contre la fraude et toutes les activités illégales qui portent atteinte aux intérêts financiers de l'UE », au « principe de coopération loyale », à les « principes d'égalité et de non-discrimination » et les « principes de sécurité juridique et de confiance légitime » et le « principe de l'État de droit ».

Comme l'a indiqué le tribunal, le délai pour rendre une décision a été suspendu jusqu'à ce que la demande de décision préjudicielle adressée à la CJUE soit définitivement résolue.

35 DÉCHARGES GOUVERNEMENTALES

Dans cette affaire, le Ministère Public réclame solidairement 3,1 millions d'euros aux 35 défendeurs après avoir revu à la baisse les estimations initiales de la Cour des Comptes elle-même, qui avait prévu une responsabilité comptable d'environ 9,5 millions d'euros. La société civile catalane, pour sa part, réclame 5 millions d'euros aux 11 anciens fonctionnaires du gouvernement inscrits sur la liste du ministère public. Les accusés ont déjà fourni une caution pour le procès afin d'éviter les saisies.

Parmi les 35 noms, outre Puigdemont, se trouve celui de l'ancien président catalan Artur Mas, qui a déjà été condamné par la Cour des comptes elle-même à restituer à la Generalitat un peu plus de 4,9 millions d'euros (auxquels s'ajoutent plus d'un million d'euros en intérêts) pour l'organisation du référendum sur l'indépendance du 9 novembre 2014.

La liste comprend également d'anciens conseillers condamnés par la Cour suprême, comme Raül Romeva et Jordi Turull ; d'anciens conseillers en fuite, comme Toni Comín et Lluís Puig ; d'anciens délégués de la Generalitat à l'étranger, comme ceux des États-Unis, de France, d'Italie et du Portugal ; et des délégués à l'étranger toujours en fonction, comme Marie Katinka (Allemagne) et Eric Hauck (pays d'Europe du Sud-Est).

De même, neuf personnes poursuivies par le Tribunal d'Instruction Numéro 13 de Barcelone dans le cadre de la préparation du référendum illégal du 1er octobre 2017 sont inculpées, parmi lesquelles l'ancien Secrétaire Général de la Présidence du Gouvernement Joaquim Nim ; l'ancien secrétaire de diffusion de la Présidence Antoni Molons ; l'ancien secrétaire général du Travail Josep Ginesta ; et l'ancien directeur de Diplomat Albert Royo.