L’accord commercial entre l’UE et la Nouvelle-Zélande a franchi aujourd’hui un grand pas vers la ratification, la Commission l’ayant transmis au Conseil pour signature. L’envoi des projets de décisions au Conseil sur la signature et la conclusion de l’accord est une étape majeure : une fois que le Conseil a donné son feu vert, l’UE et la Nouvelle-Zélande peuvent signer l’accord et celui-ci peut être transmis au Parlement européen pour approbation. Après approbation, l’accord peut entrer en vigueur.
L’accord devrait apporter des gains importants à l’UE. Le commerce bilatéral devrait croître jusqu’à 30 % grâce à cet accord, les exportations annuelles de l’UE pouvant augmenter jusqu’à 4,5 milliards d’euros. Les investissements de l’UE en Nouvelle-Zélande ont un potentiel de croissance allant jusqu’à 80 %. L’accord peut réduire de quelque 140 millions d’euros par an les droits des entreprises européennes dès la première année d’application.
L’ouverture du commerce est l’un des quatre piliers du plan industriel Green Deal de l’UE annoncé par le président von der Leyen le 1er février 2023, et cet accord y contribuera. Une fois en vigueur, il contribuera à rendre l’économie de l’UE plus verte, plus compétitive et plus résiliente.
De nouvelles opportunités d’exportation pour les petites et grandes entreprises
L’accord offrira de nouvelles opportunités aux entreprises en :
- Éliminer tous les droits de douane sur les exportations de l’UE vers la Nouvelle-Zélande ;
- Ouvrir le marché néo-zélandais des services dans des secteurs clés tels que les services financiers, les télécommunications, le transport maritime et les services de livraison ;
- garantir un traitement non discriminatoire aux investisseurs de l’UE en Nouvelle-Zélande et vice versa ;
- Améliorer l’accès des entreprises de l’UE aux marchés publics néo-zélandais pour les biens, les services, les travaux et les concessions de travaux ;
- Faciliter les flux de données, des règles prévisibles et transparentes pour le commerce numérique et un environnement en ligne sécurisé pour les consommateurs ;
- Empêcher les exigences injustifiées de localisation des données et maintenir des normes élevées de protection des données personnelles ;
- Aider les petites entreprises à exporter davantage grâce à un chapitre dédié aux petites et moyennes entreprises ;
- Réduire considérablement les exigences et les procédures de conformité pour permettre un flux de marchandises plus rapide ;
- Engagements importants de la Nouvelle-Zélande pour protéger et faire respecter les droits de propriété intellectuelle, conformément aux normes de l’UE.
Agroalimentaire : stimuler les exportations de l’UE tout en protégeant les sensibilités de l’UE
Les agriculteurs de l’UE auront de bien meilleures possibilités de vendre leurs produits en Nouvelle-Zélande dès l’application de l’accord. Les droits de douane seront supprimés dès le premier jour sur les principales exportations de l’UE telles que la viande porcine, le vin et le vin mousseux, le chocolat, les sucreries et les biscuits.
Les agriculteurs de l’UE verront des avantages au-delà des réductions tarifaires. L’accord protégera la liste complète des vins et spiritueux de l’UE (près de 2 000 noms) tels que le prosecco, la vodka polonaise, la rioja, le champagne et le tokaji. En outre, 163 des produits traditionnels de l’UE les plus renommés (indications géographiques), tels que les fromages Asiago, Feta, Comté ou Queso Manchego, le jambon Istarski pršut, le massepain Lübecker, les olives Elia Kalamatas seront protégés en Nouvelle-Zélande.
L’accord prend en compte les intérêts des producteurs européens de produits agricoles sensibles : plusieurs produits laitiers, viande bovine et ovine, éthanol et maïs doux. Pour ces secteurs, il n’y aura pas de libéralisation des échanges. Au lieu de cela, l’accord n’autorisera les importations à droits nuls ou inférieurs en provenance de Nouvelle-Zélande qu’en quantités limitées (par le biais de ce que l’on appelle les contingents tarifaires).
Les engagements de développement durable les plus ambitieux jamais pris dans un accord commercial
L’accord commercial UE-Nouvelle-Zélande est le premier à intégrer la nouvelle approche de l’UE en matière de commerce et de développement durable annoncée dans le Communication « Le pouvoir des partenariats commerciaux : ensemble pour une croissance économique verte et juste »adopté juste une semaine avant la conclusion des négociations de l’accord commercial en juin 2022.
Les deux parties ont convenu d’engagements ambitieux du TSD couvrant un large éventail de questions basées sur la coopération et le renforcement de l’application, y compris la possibilité de sanctions en dernier recours en cas de violations graves des principes fondamentaux du travail ou de l’accord de Paris.
Pour la première fois dans un accord commercial de l’UE, l’accord comporte un chapitre dédié aux systèmes alimentaires durables, un article dédié au commerce et à l’égalité des sexes et une disposition spécifique sur la réforme des subventions au commerce et aux combustibles fossiles. L’accord libéralise également les biens et services environnementaux dès son entrée en vigueur.
Ceci est conforme aux recommandations reçues des citoyens issus de la conférence sur l’avenir de l’Europe, pour promouvoir le commerce durable tout en ouvrant de nouvelles opportunités pour les entreprises européennes.
Prochaines étapes
Une fois que le Conseil a adopté la décision relative à la signature, l’UE et la Nouvelle-Zélande peuvent signer l’accord. Suite à la signature, le texte sera transmis au Parlement européen pour approbation. Après l’approbation du Parlement, le Conseil peut adopter la décision relative à la conclusion, et une fois que la Nouvelle-Zélande notifie qu’elle a également achevé sa procédure de ratification, l’accord peut entrer en vigueur
Arrière-plan
Les négociations pour un accord de libre-échange avec la Nouvelle-Zélande ont commencé en juin 2018. 12 cycles de négociations ont eu lieu jusqu’en mars 2022, suivis de discussions intersessions menant à la conclusion des négociations le 30 juin 2022, lorsque l’accord a été annoncé par le président. von der Leyen puis le Premier ministre néo-zélandais Ardern, en présence du vice-président exécutif Dombrovskiet le ministre néo-zélandais du commerce, O’Connor, qui ont mené les négociations de part et d’autre.