La CJUE ouvre la porte au manque de personnel chargé des bagages pour permettre à la compagnie aérienne d'éviter une indemnisation pour les retards

La Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) a ouvert jeudi la porte aux compagnies aériennes pour éviter l'obligation d'indemniser les passagers affectés par un « retard important » si celui-ci est dû à un manque de personnel aéroportuaire pour le fret et le déchargement des bagages et. la compagnie aérienne démontre qu'il s'agit d'une « circonstance extraordinaire ».

C'est ce qu'indique l'arrêt de la Haute Cour européenne dans une décision préjudicielle adressée à un tribunal allemand qui s'interroge sur l'interprétation du droit communautaire applicable à la réclamation d'un groupe de passagers affectés par un retard de trois heures et quarante minutes sur une compagnie. vol TAS de Cologne-Bonn à l'île grecque de Kos.

La compagnie refuse d'indemniser les demandeurs car elle soutient que le retard était principalement dû au manque de personnel à l'aéroport allemand pour charger les bagages de l'avion, une situation que TAS considère comme une « circonstance extraordinaire » qui ne relève pas de la responsabilité de l'entreprise. Compagnie aérienne.

Les règles de l'Union européenne prévoient qu'une compagnie aérienne n'est pas tenue de verser une indemnisation en cas de « retard important » (c'est-à-dire supérieur à trois heures) si elle peut prouver que le retard est dû à des « circonstances extraordinaires » qui n'auraient pas pu être évitées même si toutes les mesures raisonnables avaient été prises.

Dans cette affaire, la Cour basée à Luxembourg considère qu'en effet, le fait que l'exploitant de l'aéroport chargé des opérations de chargement des bagages à bord des avions ne dispose pas d'un personnel suffisant peut constituer une « circonstance extraordinaire », mais précise qu'il doit être prouvé que la situation n'est « ni par sa nature ni par son origine inhérente à l'exercice de l'activité du transporteur » et qu'elle « échappe à son contrôle effectif ».

Ainsi, ajoute-t-il, il appartient au tribunal allemand de vérifier si ces deux conditions sont remplies dans le cas examiné pour déterminer, d'une part, si les défaillances détectées lors des opérations de chargement des bagages doivent être considérées comme généralisées et, d'autre part, si ces défaillances ont échappé contrôle de TAS.

Par exemple, précise la décision, il ne devrait pas être considéré comme échappant au contrôle de TAS si la compagnie aérienne était habilitée à exercer un contrôle effectif sur l'exploitant de l'aéroport. TAS doit donc démontrer – même lorsqu'une circonstance extraordinaire est signalée – que le retard n'aurait pas pu être évité, même si toutes les mesures raisonnables avaient été prises, et qu'elle a adopté toutes les mesures adaptées à la situation pour éviter le retard.