La CJUE dit qu’un Européen vivant dans un autre pays de l’UE a droit aux allocations familiales pendant les trois premiers mois

BRUXELLES, le 1er août (EUROPE PRESS) –

La Cour de justice de l’Union européenne a jugé ce lundi qu’un citoyen de l’Union européenne qui a établi sa résidence habituelle dans un autre État membre doit pouvoir bénéficier des prestations familiales pendant les trois premiers mois de son séjour, même s’il ne ne pas tirer de revenus d’aucune activité économique dans ce pays.

Dans sa sentence, la Cour européenne a indiqué que tant que son séjour est régulier, le citoyen a le droit de bénéficier du principe d’égalité de traitement et donc de percevoir l’allocation pour « compenser les charges familiales ».

L’affaire concerne un citoyen européen résidant en Allemagne et originaire d’un autre État membre, qui a introduit un recours devant la juridiction allemande après que les agences fédérales pour l’emploi de Basse-Saxe et de Brême ont refusé de lui accorder des allocations familiales pour ses trois enfants pendant les trois premiers mois de établir sa résidence en Allemagne.

Les autorités allemandes de l’emploi ont fait valoir que le demandeur ne remplissait pas les conditions établies en Allemagne en 2019 pour pouvoir demander de telles prestations puisqu’il n’avait perçu aucun revenu pendant cette période. Avec cette exigence, le législateur allemand a tenté d’éviter un afflux de citoyens d’autres États membres qui générerait une charge supplémentaire pour la sécurité sociale allemande.

Ainsi, le tribunal allemand a demandé à la Cour de justice de l’UE si cette différence de traitement était compatible avec le droit de l’UE.

La Cour européenne a déclaré que tout citoyen de l’UE a le droit de résider sur le territoire d’un autre État membre pendant trois mois, même s’il est économiquement inactif, sans autre condition ou formalité que d’être en possession d’un passeport en cours de validité et « à condition que lui-même et les membres de sa famille ne deviennent pas une charge déraisonnable pour le système de sécurité sociale de l’État membre d’accueil ».

La justice européenne a indiqué que durant ces trois mois, les citoyens européens bénéficient de « l’égalité de traitement avec les nationaux » sauf disposition contraire du législateur communautaire.

L’arrêt rappelle qu’un État membre peut refuser, sur la base d’une dérogation prévue, d’accorder à un citoyen de l’Union européenne économiquement inactif une « prestation d’assistance sociale » pendant les trois premiers mois de son séjour, mais que les prestations familiales ne constituent pas une « prestation sociale assistance ».

Dans une étape supplémentaire, le tribunal basé à Luxembourg a indiqué que les prestations familiales sont accordées « indépendamment des besoins individuels du bénéficiaire » et ne visent pas à assurer les moyens de subsistance du citoyen mais « à compenser les dépenses de la famille » .

En outre, étant donné que le citoyen a transféré sa résidence habituelle en Allemagne, il a exprimé le souhait d’établir sa résidence dans le pays, ce qui le distingue d’un séjour temporaire sur la base duquel le citoyen n’aurait pas droit à la prestation.