BRUXELLES, le 21 déc. (EUROPA PRESS) –
La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) tranchera ce jeudi la demande de la Commission européenne contre l’Espagne pour la violation « systématique et continue » à Madrid, la zone métropolitaine de Barcelone et le Baix Llobregat des limites de qualité de l’air établies l’Union européenne depuis 2010 ; une infraction à propos de laquelle Bruxelles dénonce que les villes n’ont pas pris les mesures adéquates pour corriger la situation.
L’affaire remonte à 2015 lorsque l’exécutif communautaire a initié le dossier de sanction pour les « manquements répétés » dans ces trois domaines aux limites légales de dioxyde d’azote (NO2), émissions qui proviennent principalement du trafic routier et de la combustion d’énergies fossiles et causent problèmes respiratoires et cardiaques.
En 2018, Bruxelles s’était ouvert à la suspension du processus au vu des plans à faibles émissions conçus dans ces villes, estimant qu’ils pouvaient servir à se conformer à la directive sur la qualité de l’air à partir de 2020, mais après la modification du projet Madrid Central, les services communautaires ont choisi aller de l’avant et dénoncer l’affaire devant la justice européenne en juillet 2019.
La réglementation communautaire établit deux valeurs limites en matière de dioxyde d’azote –toutes deux applicables à partir du 1er janvier 2010–, l’une avec une référence annuelle et l’autre avec une référence horaire, mais dans ce cas les rapports de la Commission prouvent une non- conformité entre 2010 et 2018.
La règle établit également qu’en cas de dépassement des valeurs limites, les États membres doivent adopter des plans de qualité de l’air avec des mesures adéquates garantissant que la période de dépassement est « aussi courte que possible », bien qu’elle laisse la possibilité aux autorités des villes de décider du type spécifique de mesures à mettre en œuvre tout en atteignant l’objectif fixé.
Dans le cas de l’Espagne, l’exécutif communautaire fait valoir qu’il n’a pas prévu de mesures adéquates pour garantir que la période de dépassement des limites légales dans les trois zones concernées était aussi courte que possible et insiste sur le fait que les actions en vigueur sont insuffisantes.
Dans des déclarations à la presse à la veille de l’arrêt de la justice européenne, le maire de Madrid, José Luis Martínez-Almeida, a admis qu’il s’attendait à une « condamnation prévisible » mais a défendu que la ville se réunirait cette année « pour la première fois ». La réglementation européenne, alors il espère pouvoir « négocier l’application » de la peine.